Festival de vidéos animées: Scissor Sisters

La Lune Nue

« Un jour, ou plutôt une nuit, la lune, qui était alors une enfant en eût assez d’aller toute nue… »

La lune se confie à sa mère, la « Nébuleuse Voie Lactée » et lui réclame une robe.

Cette dernière, soucieuse de contenter son enfant, lui fait confectionner une somptueuse robe. Mais une seule ne suffira pas : la lune s’arrondit rapidement, et à peine trois nuits plus tard, le somptueux vêtement éclate. La lune est nue à nouveau et bien désappointée. Elle retourne voir sa mère…

Marie Sellier propose là un conte merveilleux (dans tous les sens du terme), dans lequel Voie Lactée, étoiles, comètes et arcs en ciel forment un ballet gai et dévoué pour que la lune grandisse et s’épanouisse au mieux.

Les illustrations, pourtant très travaillées, toutes en détails  restent un peu décevantes à côté de ce texte si lumineux et coloré.

Il n’empêche que La Lune Nue est un album dans lequel il faut se plonger dès 6 ans, un album que l’on peut relire ensuite et dans lequel on découvrira alors d’autres sens.

Du grand Marie Sellier : de la simplicité, de la tendresse

Marie Sellier et Hélen Rajcak

Talents hauts

Samba

Ode aux rencontres improbables, à l’engagement et au rire pour survivre. Coup de cœur.

Samba, alias Omar Sy, travaille dur sur Paris. Sénégalais sans papier, il galère pour aider sa famille au pays et rêve d’y construire une maison. Arrêté, emmené dans un centre de rétention, il fait la rencontre d’Alice et Manu qui s’activent pour faire valoir ses droits. Des êtres vivant dans des mondes éloignés font connaissance.

Inspirés du roman de Delphine Coulin, Samba pour la France, Eric Toledano et Olivier Nakache signent un scénario bien construit autour du quotidien des Sans papier. On ne se lancera pas dans les comparaisons stériles avec le film à succès Intouchables. Les deux films sont différents, Omar Sy tient des rôles bien singuliers, toujours avec la même sincérité. Force est néanmoins de constater que le plaisir devant le film est aussi élevé.

Tout d’abord grâce aux personnages : attachants, drôles et entiers. Ensuite grâce au jeu d’acteurs. Omar Sy prête son naturel, son humour et sa sensibilité à Samba. Charlotte Gainsbourg en cadre supérieur à la dérive nous offre des scènes jubilatoires où elle pète les plombs. Et enfin grâce au travail de fond perceptible qui fait sonner juste le film, fidèle à ce qui se vit sur le terrain. Samba trouve l’équilibre entre rires et larmes. Il touche du doigt des réalités sur lesquelles la société détourne souvent le regard ou juge à la hâte.

On admire, on apprend et on rit beaucoup. Bravo.

Avec Omar Sy, Izia Higelin, Charlotte Gainsbourg et Tahar Rahim - Gaumont - 15 Octobre 2015 - 1h55

Phantom Radio

Entre Nick Cave et Tom Waits, Mark Lanegan s'impose un peu plus à chaque album comme une figure noire et fascinante du rock'n'roll.

Il est imprévisible Mark Lanegan. Sa marque de fabrique c'est sûrement d'être imprévisible mais parfaitement identifiable. Né artistiquement avec le grunge, le chanteur s'est échappé de tous les styles pour renaître à chaque fois en un corbeau hanté, rock'n'roll et passionnant.

Il sait faire dans la tendresse comme dans le rock lourd. Sa voix rauque a donné quelques unes des plus ahurissantes chansons de Queens of the Stone Age. Il s'est montré délicat avec sa collaboration avec Isobel Campbell. Il jongle avec les genres pour mieux s'affirmer.

Sa radio fantôme est bizarrement orientée. On pense aux eighties et ses sons synthétiques. Les fantômes de la musique populaire apparaissent sur des balades mélancoliques avant que le chanteur naisse avec le succès des Screaming Trees. Il a donc monté son nouvel album avec une application de son téléphone et des boites à rythmes.

Cela n'empêche pas le disque d'être habité malgré quelques froideurs mélodiques. Les démons du chanteur sont toujours là. Ils se lovent autour des idées farfelues et quelques guitares acérées. On pense aussi à John Mellencamp avec sa voix de plus en plus éraillée mais de plus en plus aventureuse.

Le prêcheur s'amuse avec de nouveaux jouets. C'est déconcertant quand on tente suivre le bonhomme mais il ne se trahit jamais même en bidouillant des sons nouveaux. Malgré les artifices, on devine la vulnérabilité et la beauté. Malgré des défauts, cette radio émet malgré tout de bonnes ondes.

PIAS - 2014

Prague faubourgs est, Timothée Demeillers

prague

Il écrit avec ses tripes. Rage, crache, vomit l’amertume et les mensonges de la société post-communiste. Ses mots sont durs, comme la vie, pour ceux qui osent l’affronter, la confronter, la vivre. (suite…)

Le sacre du printemps, SHE SHE POP et leurs mères, au Théâtre de la Ville les Abbesses

sacre

Collectif féministe fondé en 1998 et basé à Berlin, SHE SHE POP organise des spectacles sans metteur en scène, ni auteur, ni acteur.

Pour "LE SACRE DU PRINTEMPS", ils mettent en place un rituel, entre témoignage, pièce de théâtre et ballet (ni tout à fait l'un ni tout à fait l'autre) et interrogent les notions de "victime" et de "sacrifice" dans une perspective féministe, en témoignant de leurs souvenirs d'enfance et en convoquant les souvenirs de jeune mère de leurs propres mères... le tout sur la musique du ballet de Stravinski (ballet qui illustre le mythe sacrificiel de jeunes vierges qui, avant de mourir, dansent pour la communauté un hommage à la Terre printanière).

Quatre membres du collectif (3 femmes et 1 homme) ont réalisé des interview vidéo de leur mère où chacune résume d'abord son parcours de vie de femme, puis se prête à la danse et à la confession. Un designer et un chorégraphe sont venus compléter l'équipe. Ce sont seulement les images et les voix des mères qui nous parviennent. Leur présence seulement "virtuelle" autorise chacune à raconter ses souvenirs, des plus ingrats aux plus tendres. Un second artifice met le récit à distance et évite l'impudeur de tout dévoilement autobiographique: chacun raconte des souvenirs qui ne sont pas les siens , mais ceux d'un autre membre du chœur, sur le mode: "l'une d'entre nous, dans telle circonstance, a dit ceci"...

Les moments les plus réussis sont ceux des confidences qui font mal, des aveux d'un sentiment de sacrifice mal compris ou mal assumé. On (le collectif et nous, public) s'approche tout près, avec émotion, de l'ambiguïté des amours maternel et filial.  A ce propos les SHE SHE POP déclarent: "Cela n'a pas été facile de prendre la décision de faire une pièce avec nos mères. (...) mais nous, SHE SHE POP, aimons bien les sentiments désagréables; la gêne, la honte, la peur. Nous aimons travailler avec ça." Et c'est une bonne raison de s'intéresser à leur travail, car ils grattent là où ça fait mal et nous propulsent loin de notre zone de confort.

 

Du 20 au 24 octobre 2014

au Théâtre de la Ville-les Abbesses.

Le Labyrinthe

Depuis le succès de Twilight et Hunger Games, le fantastique pour adolescents est devenu la norme à Hollywood. Les livres pour les jeunes sont surveillés de près par les producteurs hollywoodiens. On ne compte plus les projets plus ou moins foireux avec des adolescents qui sauvent le monde et défendent la liberté devant divers dangers dans un futur plus ou moins proches.

Le Labyrinthe convoque Sa Majesté des Mouches, le roman culte de William Golding, et Absolum 2022, nanar génial des années 90. On isole des gamins dans une prison à ciel ouvert, très bucolique. Un étrange et massif labyrinthe les empêche de sortir. A l’intérieur, il y a d’étranges bestioles. Mais Thomas, le petit nouveau, semble connaître le chemin qui pourrait les mener vers la liberté.

Ce petit nouveau (un Rob Lowe version juvenile) et une petite nana (un clone de Kristen Stewart) vont se révolter et sauver des jeunes, qui rejouent Lost, la série survival et grosse influence sur l’ambiance du film, jusqu’aux costumes. Les références se multiplient. Au début on rigole devant ces têtards tout paumés dans une prison changeante. Des petites souris de laboratoire. On les connaît ces histoires fantastiques avec jeunes héros qui découvrent l’amour et la peur en même temps qu’ils grandissent face à l’adversité ! Un peu écoeurant !

Puis le traitement se révèle plus hardcore que prévu. Malgré le gros studio derrière, le film ne fait pas dans la mièvrerie. Il n’est pas aussi lisse que la peau des jeunes comédiens inégaux et cabotins. Les monstres cachés ne font dans le détail et on assiste à la mise à mort de gamins, un spectacle assez rare dans un divertissement d’apparence tout public.

Ce n’est pas non plus Massacre à la tronçonneuse, mais la tension naît de ce choix un peu raide et surprenant. Quelques scènes sont vraiment scotchantes et n’ont pas peur d’épouvanter le public et les teenagers bouffeurs de pop corn. Wes Ball dont c’est le premier film fait tout pour effrayer et c’est une attitude franchement saine et inattendue. En plus, le seul personnage féminin ne se limite pas à être la caution romantique et girly du long métrage.

Mais bon, il ne faut pas rêver. Après un début tartignolle, on doit aussi se coltiner une dernière partie explicative (bah pourquoi on oblige des ados à vivre isolés dans des bois comme des Schtroumpfs et qui flippent dès qu’une schtroumpfette déboule?) et qui bien entendu doit préparer l’adaptation du second recueil. Heureusement le film a plutôt bien marché donc on risque de savoir ce que vont devenir ces petits chenapans, victimes d’un cinéaste ravi de les malmener. Des têtes à claques qui s’en prennent plein les dents : franchement c’est un programme assez réjouissant !

Avec Dylan O’Brien, Kaya Scodelario, Thomas Brodie Sangster et Ki Hong Lee – 20th Century Fox – 15 Octobre 2014 – 1h54

Festival de vidéos animées: Motley Crue

Quand un éléphant tombe amoureux

Et oui, quand un éléphant tombe amoureux, ça lui fait tout bizarre !

Il fait preuve d’une coquetterie rare, d’un timidité quelque peu handicapante ou d’une mélancolie inattendue, si, si !

David Cali et Alice Lotti proposent là, aux plus jeunes lecteurs, un album d’une grande tendresse et d’une justesse époustouflante.

Le texte est fin et plein d’humour et les illustrations gaies et savoureuses. Cet album pétille adorablement.

C’est d’une grande tendresse.

D’ailleurs, imaginez un peu un éléphant qui se fait beau, ou encore avec le rose aux joues ! Ou bien même un éléphant grimpant - de tristesse - sur une montagne aussi grosse que lui ! Avouez … c’est tentant d’aller y voir de plus prêt !

Au fait, et toi ? Quand tu es amoureux, ça ne te fait pas tout bizarre aussi, dis ?

David Cali et Alice Lotti
Passe Partout

ON A PERDU LA LUNE, Daphné Tesson, Poche Montparnasse

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Une fable musicale (à partir de 4 ans), en ce moment au Théâtre de Poche-Montparnasse. (suite…)

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