Musique de l’annonce faite à Marie

La partition de L’annonce faite à Marie prend son envol pour un concert exceptionnel au Festival Madame Lune. Un moment de grâce.

Dans l’intimité du salon des mariages de la mairie du IVe, sans leurs costumes de scène, les comédiens et musiciens de la pièce se sont prêtés au jeu de faire exister la musique de la pièce sans la pièce. Pari risqué mais ô combien réussi.

L’idée est venue aux organisateurs du Festival Madame Lune de monter en concert la musique de L’annonce faite à Marie. Grand succès de l’été aux Bouffes du Nord, la pièce de Paul Claudel mise en scène par Yves Beaunesne avait été salué notamment pour sa musique comme descendue du ciel.

Talentueux jeune compositeur, Camille Rocailleux signe sa partition à la croisée entre chant sacré, opéra, musiques d’influence corse ou tzigane. Chaque comédien et musicien était alors libre d’ajouter la musique de son choix aux airs de la pièce. Hormis le Kaddish de Ravel, chacune a trouvé sa place pour donner corps à un concert très applaudi.

Performance vocale des comédiens Judith Chelma et Damien Bigourdan, le concert subjugue. Les deux s’en donnent à cœur joie pour interpréter Regina Coeli, l’air sicilien O Lola ou la Dalmatique. Leurs voix s’accordent en acoustique. Leurs énergies se transmettent. Judith Chemla en robe à paillette irradie la scène. Sa voix aussi puissante que douce donne des frissons. Elle interprète la musique avec la même grâce qu’elle habite ses personnages.

On souhaite de nombreuses futures représentations à ce concert unique et vibrant d’émotions.

Notre festival: Damon Albarn

Les nègres, Jean Genet, Odéon

Une pièce trop déroutante pour être sauvée par une mise en scène brillante.

 

Monter une pièce avec des comédiens noirs, c’est de cette donnée qu’est parti Jean Genet pour écrire Les nègres. Manière d’interroger les rapports entre les Noirs et les Blancs, elle met en scène le procès d’un noir accusé d’avoir tué une blanche.

 

Le metteur en scène Robert Wilson, notamment salué pour ses Fables de La Fontaine à la Comédie française invente ici un univers original. Lumières, palmiers, strass, il n’a pas lésiné dans le technicolor. On se croirait parfois sur une scène de Philippe Decouflé ou un dessin animé d’Ocelot à travers les jeux d’ombre et de lumière.

 

Mais la pièce crispe. Au lieu de permettre de faire tomber des barrières, elle exacerbe les tensions. Les acteurs hurlent leur texte sans nuance. Des cris ponctués de sons aigus et de musique trop forte agressent. Malgré un visuel soigné, le texte peu compréhensible insupporte par sa vulgarité.

 

On saisit mieux la place de la violence et de l’absurde dans la pièce quand on sait que Jean Genet a écrit son premier texte Le condamné à mort alors qu’il est incarcéré à la prison de Fresnes. Mais on se serait bien passé de la sensation d’être enfermé, même au théâtre de l’Odéon.

 

Jusqu'au 21 novembre 2014

au Théâtre de l’Odéon

Jean Pierre Manchette

Chers  lecteurs de ces modestes chroniques, si vous avez lu quelques unes de celles que j'ai pu commettre depuis 4 ans maintenant (et oui, le temps passe...), alors vous connaissez mon attachement à un certain type de roman policier français. Il s'agit des polars de Daenincks, Pouy, Fajardie et quelques autres dont Manchette. Malheureusement celui-ci nous ayant quitté, nous n'avons plus droit à ses géniales histoires.

Dieu merci, quelques dessinateurs de BD font vivre son oeuvre! On se souvient de quelques adaptations de Jacques Tardi: Je pense au "Petit bleu de la côte ouest" (édité par les Humanoïdes Associés) ou à "La position du tireur couché" et "O dingos, ô châteaux" tous deux parus chez Futuropolis. Ces trois albums sont excellents ne boudez pas votre plaisir, jetez vous dessus, vous ne prenez aucun risque.

Un autre dessinateur, lui aussi issu du journal de Pilote s'est attaqué avec brio à l'oeuvre de Manchette: Max Cabanes. Personne n'a oublié "Dans les villages", série étrange des années 80/90, pas toujours facile d'accès mais déjà merveilleusement bien dessinée. A part cette série, qui a fait date et reste une référence, Cabanes n'a pas toujours eu des scénarii à la hauteur de son talent...Je passerai donc sur certains albums qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Mais il revient en force en 2009, dans la Collection Aire Libre des éditions Dupuis avec "La princesse de sang". C'est l'adaptation du roman de Manchette. Et celle-ci est fort bien réussie! On regrettera simplement la petite faute éditoriale qui consista à sortir l'histoire en 2 tomes...

C'est donc avec bonheur que je découvre voilà quelques semaines sur les présentoirs "Fatale" à nouveau signé Manchette et Cabanes. Le bonheur supplémentaire vient du fait que l'album réunit en 140 pages l'intégralité de l'histoire. Donc faute non reproduite à moitié pardonnée, merci Dupuis.

Fatale c'est le roman de la province, des notables des petites mesquinerie de la bourgeoisie bien pensante. Fatale c'est une femme qui pour vivre cherche à deceller ce qui se cache derrière les apparences, le vernis des conventions. C'est sans grande difficulté qu'elle trouvera les fissures lui permettant de transmettre son venin et de pousser ce petit monde jusqu'aux pires extrimités.

Si vous n'aviez pas lu le roman, je vous laisse le bonheur de découvrir les rebondissements de cette histoire. Je ne retiendrai que le fait que de son vivant, Manchette avait déjà collaboré à des bandes dessinées: l'album original signé avec Tardi "Griffu" paru dans les années 80. De même aujourd'hui Didier Deanincks propose des histoires en image qui sont largement à la hauteur de ces romans. On regrettera que plus d'auteurs ne s'y essayent pas...En même temps toutes les expériences ne furent pas forcément aussi bonnes que celles évoquées ici, c'est vrai. IL faut donc du talent, même pour adapter un auteur qui en avait à revendre et ce n'est pas donné à tout le monde, donc rendons grâce à celui de Cabanes.

Notre festival d’animation: Radiohead

Les demi-frères enchantent Nougaro

Envie d’escalader Claude Nougaro par sa face sud? Le duo des Demi-Frères surprend par son approche inédite du colosse toulousain.

Quand les demi-frères enchantent Nougaro, ce dernier est partout et nulle part à la fois. Partant, avec une bonne humeur contagieuse, de la vie et de nombreuses œuvres du géant toulousain, les demi-frères sont incapables de ne pas se laisser porter d’un jeux de mot à l’autre, d’une digression à une autre, se délectant de perdre le fil et de passer du coq à l’âne. Ou serait-ce du coq à la pendule?

Ainsi, tout est prétexte à rigoler, et les Demi-frères sont eux-même souvent au bord du fou rire, tant ils prennent un plaisir évident à se donner en spectacle. Laurent Conoir épate par ses imitations du célèbre chanteur toulousain, tellement son coffre et sa voix s’en rapprochent. Medhi Bourayou, lui au piano, régale par son espièglerie. Les deux se retrouvent dans une profonde bonhomie.

C’est donc sous un angle original et attachant qu’on redécouvre l’œuvre, et particulièrement les textes, du géant toulousain.

jusqu’au 27 décembre 2014

du jeudi au samedi à 20h, à l’Archipel,

Une escalade poétique-sportive des chansons de Claude Nougaro

conçue par les Demi-Frères (Laurent Conoir et Medhi Bourayou) et Renaud Maurin

mise en scène Renaud Maurin

Flashdance, le musical, Théâtre du Gymnase

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Trente ans après le film culte, Flashdance fait bouger les fauteuils du Gymnase.

Toute une génération bercée par le désir de danse d’Alex Owens retrouve les chansons cultes What a feeling, Maniac dans une mise en scène libérée de Philippe Hersen. (suite…)

« Danse avec les rising stars »

titof

AHHHHH, ma bonne dame, il est bien loin le temps où notre Michel Drucker national utilisait le terme « Stars » pour ses émissions en y recevant des vraies « stars » même si nous étions dans les années 90 et que, du coup, l’originalité du titre, « star 90 » faisait paillettes qui brillent pas des masses, et que Michel Sardou toutes les 3 émissions, que tu sois ou pas une femme des années 80 et donc jusqu’au bout des seins, bah ça lasse. (suite…)

Notre festoche: White Stripes

Cabaret Barbara, Comédie française

barbara

 

 

 

 

 

 

 

Tour de chant des facettes variées de la Dame en noir par les comédiens et musiciens du Français. (suite…)

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