Eskelina – Le Matin du Pélican

eskelina

 

 

 

 

 

 

 

 

Une bonne nouvelle pour la chanson française

Eskelina sort un premier album, Le matin du Pélican. Guidée par Christophe Bastien, guitariste du groupe Debout sur le zinc, et par Florent Vintrignier, parolier qui travaille régulièrement avec la Rue Kétanou, Eskelina produit un bel album, frais, acoustique et très mélodieux.

Avec un  phrasé léger accentué par ses origines suédoises, la chanteuse a incontestablement un don pour les ritournelles qui restent en tête. La voix est timbrée et vole avec facilité dans des aigus vibrants qui invitent au voyage. Les arrangements sont simples et mettent à l’honneur  guitare folk et contre-chants. Les chansons se baladent de ballades en ballades, sans prétention et avec efficacité.

Cette simplicité apaise. On remet l’album en boucle pour accompagner ses soirées ou ses virées dans la ville. Onirique. Emouvant.  L’album est réussi. Les chansons s’enchaînent avec cohérence. « Je reviens » ouvre l’album et reste incontestablement le titre qui sera sans doute le plus écouté et, on l’espère, diffusé sur les ondes.

Une bien belle découverte, une bien belle interprète. A connaître.


http://www.eskelina.com/

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Hunger Games La Révolte – Partie 1

Résumé des épisodes précédents: Les Etats Unis ont connu un désastre qui a profondément modifié la société: d'un coté vous avez des riches habillés comme des clowns qui jouissent du pouvoir et qui martyrisent des pauvres qui vivent comme des amish dans des districts. Pour effacer toute rébellion, les riches organisent les Hunger Games.

Des gamins s'entre-tuent pour divertir le peuple et les nantis. Venue du district 13, Katniss va surmonter cette épreuve, réveiller la colère sourde et provoquer une véritable révolte. Nous voilà donc au temps de la lutte entre les districts et le Capitole, impitoyable et protégé par une armée de types déguisés en Daft Punk.

Tirée d'une série de livres pour adolescents, la saga Hunger Games a le grand mérite de pervertir avec bienveillance ce genre de produit hollywoodien, très à la mode depuis le succès de Harry Potter et Twilight. Il y a donc une double lecture facile à remarquer: le film dépeint finalement une société du spectacle devenue dictature, une version violente d'Hollywood: ses besoins en chaire fraîche, l'illusion qu'elle projette au Monde entier, sa nature propagandiste. Pour cela, les films sont plutôt intéressants. Comme dans Matrix, l'héroïne est perçue comme une terroriste, une anarchiste, un concept difficile pour l'industrie du cinéma américain!

Mais les films sont hélas d'une rare laideur. le design, les costumes, les décors sont d'un kitsch assez renversant. Dans cet épisode on n'est pas loin du nanar italien (avec des sous tout de même) ou pire: Fortress avec Christophe Lambert, mètre étalon du naveton sympathique. Donald Sutherland est ainsi momifié. Woody Harrelson a une nouvelle perruque. Jennifer Lawrence joue l'aventurière au mental de Laura Ingalls dans La Petite Maison dans la Prairie. Une partie du casting du sexy Boogie Nights (Julianne Moore et Philip Seymour Hoffman) se retrouvent pour prononcer des discours pesants sur la liberté et le combat; fringués dans des blouses de mécaniciens.

Dans les deux épisodes précédents, on se tuait au grand air. Ici tout est confiné et un peu terne. Même l'histoire qui s'étire un peu (on a divisé le dernier livre en deux films pour cause économique évidente) est un peu timorée. Le film devient bipolaire entre le production design catastrophique et la nature un peu rebelle du récit. Cela amuse car Hollywood s'écartèle tout seul avec Hunger Games, mais à la longue, c'est désormais sans grande surprise. C'est quand le grand jour? La lutte finale? Vivement la fin!

Avec Jennifer Lawrence, Liam Hemsworth, Woody Harrelson et Julianne Moore - Metropolitan filmexport - 19 novembre 2014 - 2h

Interlude

Coucou le revoilou ! Jamie Cullum reprend une vieille habitude de jazzman, reprendre les classiques. Avec son talent, le résultat est réjouissant.

Jamie Cullum est peut être l’homme à abattre chez certains puristes du jazz. Le petit et bouillonnant pianiste a versé sur les recettes du jazz une bonne dose de pop pour son plus grand bonheur. Le résultat est commercialement efficace et cela a fait le succès d’un artiste passionné, se foutant des conventions mais pas des mélomanes.

Il réalise donc une discographie inégale mais souvent avec un entrain qui force le respect. Animateur d’une émission télévisée anglaise sur le jazz, il a eu le temps de revoir ses classiques et de faire des rencontres étonnantes. Ainsi il a rencontré un jeune producteur et des musiciens prêts à en découdre avec les standards du jazz.

Malins, Cullum et ses nouveaux amis ne choisissent pas les incontournables mais plutôt des références un peu moins usées par d’autres artistes. Ils s’enferment tous dans un studio et enregistrent sur un vieil analogique tout un album en quelques jours. Le résultat fait ressentir cette exaltation et cette excitation.

Plus que dans ses albums originaux, on devine l’espièglerie de l’artiste, ravi de s’amuser une fois de plus avec les règles du genre et les lois de la production. Après un disque un peu décevant, on retrouve ici le trublion ravi et motivé. Dans les pompes des géants (Nat King Cole, Nina Simone), Jamie Cullum traverse à grandes enjambées les classiques avec jubilation communicative.

En plus il a la bonne idée d’inviter les nouveaux héros du jazz comme Laura Mvula et sa voix rétro ou l’excellent Gregory Porter. L’habit du crooner classique va très bien à Jamie Cullum. Interlude est peut être son meilleur disque et un des albums les plus séduisants de l’année !

Island - 2014

 

Fratricide – Jean-Pierre Kalfon – Pierre Santini – Théâtre de Poche Montparnasse

AFF-FATRICIDEJean-Pierre Kalfon et Pierre Santini sur scène.

Cela fait longtemps qu’on ne les a pas vus sur une scène de théâtre alors quand l’occasion se présente, on ne les loupe pas. Jean-Pierre Kalfon et Pierre Santini sont au Théâtre de Poche Montparnasse dans une pièce de Dominique Warluzel. (suite…)

La Cour de Babel

Plongée dans le quotidien d’une classe relais melting pot. Attachant et si enthousiasmant! Venus du Chili, de Roumanie, de Guinée, de Serbie ou de Chine pour « étudier », « se faire un avenir », « devenir une femme libre », ils se retrouvent dans une classe commune avant d’intégrer le circuit scolaire général. (suite…)

Vortex Temporum, Anne Teresa De Keersmaeker

ATDK

Création de 2013, Vortex Temporum est une des multiples pièces récentes d’Anne Teresa De Keersmaecker travaillant la relation entre le mouvement et la musique contemporaine : une autre réussite de la chorégraphe belge. (suite…)

Une nouvelle Amie

Ca commence mal. On connaît le goût pour le kitsch de François Ozon. Là, le grotesque n'est pas loin lorsqu'il fait jouait des jeunes filles en fleurs par deux trentenaires pas très à l'aise dans des robes à smocks. Heureusement Ozon a cet art très fin de jouer avec la théâtralité et la surenchère sans être dans la vulgarité ou la facilité.

Au contraire on retrouve un peu le François Ozon des débuts, celui qui jouait sur la moindre ambiguïté. Cinématographique, physique, moral ou sexuel. Claire perd donc sa meilleure amie, Laura. Désoeuvrée, elle veut aider David, le mari de cette dernière, meurtri et seul avec une petite fille. Elle découvre alors que le choc de la mort de Laura a une conséquence pour le moins inédite chez David...

Bien entendu, Une nouvelle Amie pose un gros problème au chroniqueur qui ne veut pas gâcher le spectacle et le plaisir. Mais il est bon de dire que Ozon s'amuse de nouveau avec notre regard. On est quelque part entre De Palma et Almodovar. Il sait semer le trouble dans les consciences et poser les bonnes questions.

A une époque où la théorie des genres fait peur aux plus conservateurs, Une nouvelle Amie devrait provoquer quelques émois à quelques personnes un peu trop vertueuses. Le film pourrait être une version trash de Desperate Housewives. Néanmoins, Ozon surtout fait du cinéma et c'est assez rare pour qu'on le fasse remarquer: en France, le cinéma c'est plutôt téléfilm France 3.

Ozon lui profite de ses sujets tortueux pour justement composer des récits à tiroir, où la caméra s'adapte à plusieurs points de vue et donc nous perd dans une drôle de drame. Le petit souci vient de la production: le monde dans lequel évolue les héros de cette histoire étrange et fascinante n'est pas crédible. Le grotesque de quelques scènes ressemble à la superficialité. Entre les maisons qui semblent américaines, les bureaux de la défense et les intérieurs un peu trop tocs, le spectateur est souvent arraché à l'histoire pour les artifices un peu trop visibles.

Heureusement les acteurs font tout pour raconter une histoire d'amitié et plus... Romain Duris est parfait mais sert idéalement Anaïs Demoustier, qui devrait enfin être reconnue par la grand public. Cette jeune femme est incroyable. Pour elle, le film peut être vu. Parce qu'il est aussi irritant qu'admirable, ce film doit être vu.

Kiliana Song

A l'heure où le dernier album de Benjamin Flao sort aux éditions Futuropolis, je voudrais revenir sur le précédent album de ce dernier, le magistral "Kiliana song" (2 tomes éditions Futuropolis).

J'avais découvert Benjamin Flao grâce au récit original qu'il avait fait avec Dabitch sur la vie d'Arthur Rimbaud. Cet album "Ligne de fuite" est un momunent d'inventivité où le dessin et le scénario se marrient à merveille autour de ce personnage fascinant que fut le grand poète.

A titre personnel, "Mauvais garçons" ne m'a pas laissé un souvenir imperissable, c'est donc à reculons que je me suis approché de "Kiliana song". Un jeune kenyan en couverture, j'ai pensé à une sorte de Kirikoo pour les grands...un peu dubitatif.

Et puis on est happé par le dessin de Flao. Le soleil de l'Afrique y est représenté avec bonheur, le découpage est original, les cadrages fantastiques, les images sublimes. Chaque case est un tableau.

Très vite on est pris par le récit tonique, rapide et avec une vraie intrigue. Le personnage de Naim est très attachant, enfant iconoclaste et remuant qui essaye de se débrouiller dans cette Afrique qui n'est ps toujours facile à vivre. Au-delà de Naim, tous les protagonistes ont leur place montrant les bons et les mauvais côtés du continent africain. On sourit beaucoup, on rit parfois et surtout on ne peut qu'être touché par tous ces personnages.

Le destin du jeune garçon viendra croiser celui de Ali, l'ultime descendant des gardiens de l'arbre sacré. Le récit d'aventure se double alors d'une fable écolo qui n'est pas dénuée de sens.

Une très très bonne BD (même si je suis souvent enthousiaste...) où Benjamin Flao montre toute l'étendu de son talent capable de raconter aussi bien qu'il sait nous émouvoir avec son dessin.

« Ce corps qui parle », Yves Marc

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Qu'ont-ils en commun, les spectateurs attentifs du spectacle "CE CORPS QUI PARLE", les passagers croisés dans les aéroports et les passants de nos villes? Ils ont tous attiré la curiosité bienveillante et l'attention vigilante d'Yves Marc. (suite…)

All is well

Dans le genre « fille de », en voilà une qui possède un héritage incroyable et lourd à porter. Lisa Simone est la fille unique de Nina, légende du jazz vocal, référence ultime et sauvage pour beaucoup de monde. Bref, va pousser la chansonnette derrière parce que tu es la fille de Nina Simone, he bien, inutile de te dire que l’on va t’attendre au tournant !

Elle a donc pris le temps. Lisa Simone a passé onze années dans l’armée. La musique est une passion tardive. Longtemps elle a repris les chansons de Nina Simone. A cinquante ans, elle sort son premier disque sous son nom. Pas une débutante non plus, mais croyez bien qu’elle a calculé son coup.

La voix est suave. L’ambiance lounge est délicieuse. La belle apporte un aspect soul déroutant puis exotique. Chaque instrument a sa place pour imposer une atmosphère souvent enveloppante. Là où sa mère était une tigresse, Lisa Simone joue essentiellement sur la tendresse et le velour. Ca fonctionne. Elle s’éloigne habilement de son encombrante maman.

L’expérience et l’orchestration font donc la différence. Lisa Simone laisse de la place aux autres. Là où sa mère était seule sur scène, bête crainte et sublime, la fille joue l’amitié et un sentiment d’apaisement. Elle a beau avoir fait la guerre, Lisa Simone signe pour la paix.

Elle le dit sur son disque. Elle invite tous les styles du blues, au rock en passant par des notes exotiques. En novice de 50 ans, elle impressionne. Le savoir faire donne de l’éclat. Pas de démonstration facile. Un plaisir immédiat et partagé. C’est un disque lumineux, pas original et qui réchauffe les oreilles. All is well. La positive attitude dans une version plus convenable !

Laborie - 2014

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