Cinéma

Le tableau volé, Pascal Bonitzer, SBS Production

J'aime bien Alex Lutz, je trouve ses choix et son parcours intéressants, et c'est pour lui que je suis allé voir Le tableau volé, au départ sans grande conviction. A l'arrivée, j'ai bien aimé ce film honnête et bien fichu.


Le réalisateur, Pascal Bonitzer, s’est inspiré d’une histoire vraie : un commissaire-priseur d’une grande maison parisienne est informé qu’un chef-d’œuvre disparu d’Egon Schiele trône dans le salon d’un jeune ouvrier dans la banlieue de Mulhouse. D’abord incrédule, le spécialiste se rend en Alsace et convainc le propriétaire du tableau de le vendre aux enchères. Mais il y a un hic : ce tableau provient d’une spoliation lors de la deuxième Guerre Mondiale, ce qui pose un problème étique à son propriétaire, et un problème beaucoup plus prosaïque au commissaire priseur qui ne voudrait surtout pas laisser passer une affaire pareille !

Plutôt que d’axer son film sur cette histoire assez rocambolesque, Pascal Bonitzer préfère se focaliser sur André Masson (Alex Lutz), un professionnel de l’art qui – s’il est ému devant une œuvre qu’on pensait disparue (j’ai particulièrement aimé la scène où les deux commissaires-priseurs découvrent la toile) – semble être davantage intéressé par les belles bagnoles et les montres de luxe que par les tableaux.

On a envie d’aimer le personnage (pourtant tête à claque !) campé par Alex Lutz, et l’on est séduit par les femmes qui gravitent autour de lui, qu’elles soient une notaire de province (Nora Hamzawi), son ex-femme (la toujours émouvante Léa Drucker) ou sa stagiaire mythomane sur les bords (Louise Chevillotte, une découverte).

Autour du commissaire-priseur, Pascal Bonitzer dresse toute une galerie de personnages. Tou.te.s ont un rôle à jouer, même les simples figurants apportent quelque chose au film et à la compréhension du personnage principal. Absolument tous les comédiens sont bons, même les seconds ou les troisièmes rôles.

La narration est construite sobrement, la mise en scène est classique et suffisamment discrète pour être plaisante, les images sont belles, la réalisation honnête et, surtout, la direction d’acteurs est impeccable. Alors, si ce film sur un chef d’œuvre n’en est pas un, ce long-métrage est un ouvrage de belle facture réalisée par un bon artisan du cinéma. Et c’est déjà beaucoup !

Au cinéma le 1er mai 2024
1h31

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