Dancing in Jaffa

Alaa, Noor et Lois habitent Jaffa, en Israël. Ils vont apprendre le rock, la rumba, le merengue grâce à Pierre Dulaine, champion du monde de danse de salon.

Dancing in Jaffa retrace le projet un peu fou de Pierre Dulain: faire danser ensemble des enfants palestiniens et juifs israéliens. Originaire de Jaffa, il retourne sur sa terre natale pour organiser un concours interscolaire. Au-delà des réticences initiales et avec l’aide opportune des professeurs des écoles et d’Yvonne Marceau, sa partenaire de danse de couple, il lance l’aventure avec

S’ouvre à une centaine d’enfants d’écoles juives, arabes ou mixtes un univers de respect et de partage. Plus question de richesse, de religion, de garçon ou de fille. Pour danser ensemble l’important est de s’écouter, de parler le langage commun du corps. Avec patience, concentration, et persévérance, chacun se donne en quête de la qualification au concours.

La caméra suit au quotidien trois d’entre eux. Alaa et son sourire irrésistible vit dans une cabane près de l’eau. Fier de son père, réparant son bateau, il formera un duo avec la jolie Lois aux cheveux blonds. Noor quant à elle extériorise sa souffrance par de l’agressivité.

Marquée par la mort de son père, elle s’ouvre et s’épanouit au fil des jours. Le film véhicule les valeurs positives de la danse : encourager la confiance, l’affirmation de soi, forger l’identité, la générosité. On retient la beauté de certaines scènes, la grâce et l’humour qui s’en dégagent. Mais on déplore les allusions politiques, les scènes de manifestations qui court-circuitent un peu le propos. Mais comment évoquer une enfance en Israël sans parler politique ?

Né à Jaffa en 1944, d’une mère palestinienne et d’un père irlandais, Pierre Dulaine a quitté le pays avec sa famille en 1948 pour rejoindre l’Angleterre puis les Etats-Unis. Pas très à l’aise dans son corps, il s’est révélé grâce à la danse. Il apprend l’élégance du mouvement, la rigueur du placement et avant tout le respect de lui-même et de l’autre. Il décide alors de transmettre sa passion aux enfants de sa terre natale. La danse, une façon d’apprendre à vivre ensemble.

De Hilla Medalia
Pretty Pictures - 2 avril 2014 - 1h24

Mille excuses / Jonathan Dee

Récit de la reconstruction, Mille excuses de Jonathan Dee impressionne par son style et par son rythme. C'est un roman important, à la fois solide et gazeux.

Jonathan Dee s'était fait remarquer en 2011 avec la parution des "Privilèges". Dans ses oeuvres, on le compare volontiers à Jay Mc Inerney ou même à Francis Scott Fitzgerald. Il dépeint souvent la réussite de jeunes gens sans problèmes financiers mais que la vie stoppe à un moment ou à un autre et que le temps démolit peu à peu. La vie est un processus de destruction et le travail une lubie folle à laquelle on s'accroche.

Dans Mille excuses, Ben et Helen, la quarantaine, forment un couple sans histoire. Ils vivent dans une banlieue cossue de New-York, avec Sara adoptée à la naissance et d'origine chinoise. Leur vie comme bien d'autres est faite d'habitudes et de compromis. Ils vivent ensemble mais ne se parlent plus, ne se regardent plus.

C'est dans ce contexte que Ben, soucieux de se sentir encore vivant, va tomber amoureux d'une jeune stagiaire et faire salement dérailler son existence monotone. Procès, médiatisation, honte. Mise au ban de la société. Ben qui est avocat, se retrouve radié du barreau et paria. Helen décide alors de changer de vie, de se remettre à travailler et emmène sa fille à New-York

N'en disons pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture. Et le plaisir se trouve bien là dans ce rythme soutenu qui passe d'un personnage à l'autre et dans ce romanesque qui nimbe le récit ainsi que son questionnement central : comment fait-on pour rebondir, quand on a chuté ?

Fitzgerald affirmait qu'il n'y avait pas de seconde chance dans la vie d'un américain. Dee démontre que la cicatrisation et la reconstruction sont complexes, tumultueuses et qu'elles ne prennent pas la forme désirée. Il faut dire que l'univers dans lequel les personnages se meuvent, est aussi angoissant que le nôtre. Dee décrit la folie médiatique, les idoles de la société du spectacle qui ne peuvent pas s'abstraire du spectacle qu'ils nous donnent à voir. Ses portraits d'adolescents déglingués sont également frappants.

Entre ce qui se passe aux Etats-unis et ce qui se passe en Europe, dans les têtes et dans les coeurs, il n'y a plus que l'épaisseur d'un papier à cigarette. Nous nous ressemblons tellement que le constat est frigorifiant et la critique difficile. Pourquoi se moquer d'un univers déshumanisé quand le nôtre est en perte de repères ?

A lire donc, pour retrouver ou découvrir un auteur majeur.

De Jonathan Dee,
traduit de l'américain par Elisabeth Peellaert / 280 pages / Collection Feux croisés, Editions Plon

Apprenti Gigolo

Woody Allen sort-il un nouveau film sans que l'on nous ait prévenus ? C'est ce que l'on pense au début de la bande-annonce de Apprenti Gigolo jusqu'à voir que le film est signé John Turturro.

C'est-à-dire que le roi de la comédie intello juive new-yorkaise, a toujours été rare dans les réalisations des autres. Et puis, heureusement, finalement, que ce n'est pas lui derrière Apprenti Gigolo. Blue Jasmine était un si grand film, toute filmographie confondue, que le risque de voir un Allen décevant était élevé. D'autant plus que récemment, l'auteur avait fait preuve d'une grande inégalité. Bref, de toute façon, cette comédie new-yorkaise-là est de Turturro. Pseudo comédie new-yorkaise. Car si l'ombre de Allen plane, et si John Turturro est un acteur caméléon immense, le film est incroyablement raté.

C'est donc l'histoire de deux vieux amis fauchés. Fioravante (John Turturro), est fleuriste et Murray (Woody Allen), plus âgé, libraire. Pour régler leur problèmes financiers, le second propose de devenir le mac du premier, qui devient donc gigolo, pour le plus grand plaisir de femmes cinquantenaires esseulées.

Le film commence sur les chapeaux de roues puisque dès la première scène, l'intrigue est lancée. Ah bon ? Il y a une intrigue dans Apprenti Gigolo ? Problème de taille. Le scénario est mal écrit. Les contours des personnages, sans consistance, et leurs motivations sont si peu clairs que leurs

interactions n'ont absolument aucun sens. Les rôles secondaires y sont ridicules et caricaturaux. Rien n'est crédible, rien ne fait sens. L'ensemble est creux et superficiel. Tout tombe à l'eau. D'abord les dialogues. Certains échanges sont drôles, grâce à Woody Allen – toujours aussi énergique malgré ses presque 80 ans –, qui cela dit, fait juste du Woody Allen. Mais l'enchainement des scènes et le montage manquent tant de fluidité que les dialogues aussi cocasses soient-ils n'ont aucune profondeur.

Manque de solidité aussi dans la réalisation, très désordonnée. Les images ne semblent pas travaillées. Pour pallier au problème de rythme et ne sachant pas comment montrer un New-York jazzy autrement, l'acteur-réalisateur plombe son film de musique. De toute façon, toute tentative de sauver la narration serait vaine.

John Turturro essaye de porter un regard sur la religion, sur les communautés en Amérique du Nord, sur New York et sur le cinéma qui l'a fait, celui de Spike Lee par exemple. Mais les faiblesses du scénario et de la réalisation rendent le message inexistant. Apprenti Gigolo est fastidieux. Et on voudrait le dire dans un râle long et douloureux. Oui, c'est difficile de dire du mal d'un film dans lequel est autant impliqué John Turturro.

De John Turturro
Avec John Turturro, Woody Allen, Sharon Stone et Vanessa Paradis - Arp - 9 avril 2014 - 1h30

Magnum / Katerine / (Barclay – 2014)

Un cocktail dansant préparé par le clown de la chanson française. Ca ne manque pas de (bon et mauvais) gout!

Philippe Blanchard continue de se transformer à chaque album. L’impossibilité de tenir en place de cet artiste est vraiment étonnante. Et plutôt divertissante. Philippe Katerine n’est plus le dandy étrange et précieux de ses débuts. Il est devenu un drôle de rigolo, un amateur de vannes un peu faciles et un musicien aventurier.

Cette fois ci, il limite les blagues potaches comme dans son précédent disque, joyeux délire adolescent. Il revient à la musique avec l’aide de Sebastian, bidouilleur de l’écurie Ed Banger. Ce dernier retrouve un peu les plaisirs mélodiques des débuts de Katerine, avec une terrible envie de faire danser.

Musicalement, Magnum veut tourner sur les platines tout l’été. La fourmi Katerine a laissé place à une cigale chantante, qui s’amuse encore à imiter Patrick Juvet ou Philippe Nicaud. Il dit encore des gros mots comme un gros béta. Il joue toujours sur des paroles simples, qui se répètent et s’entêtent.

Mais l’ironie est mordante. A 45 ans, il semble se moquer de tout sauf de musique. Ce qui est pas mal du tout. Car il arrive à conserver une redoutable efficacité. Il retrouve de l’inspiration. Il a le sourire. Il fait l’idiot mais fonctionne de nouveau comme un musicien, et plus comme un comique un peu lourdaud, un peu touchant, un peu naïf !

Le ridicule ne tue pas mais on ne savait plus trop quoi penser de toutes ses pitreries qui ressemblaient parfois à de l’autodestruction. Ici il profite pleinement d’une disco doucement ringarde mais mélodique. Les rythmes sont accrocheurs et calment les ardeurs comiques du chanteur. Ca s’essouffle un peu sur la fin mais Magnum semble être une belle récolte.

Qui danse pour Texas?

The Woman

Journée de la femme oblige, un petit film d'horreur féministe et bien craspec... youpi!

Lucky McKee aime les femmes et les séries B. May son premier essai, était un joli film bizarre avec une fille très bizarre provoquant des catastrophes très bizarres aussi! Une série B dérangeante qui a donc précédé ce The Woman, un truc tout aussi bizarre et bien plus!

Un type normal va donc rencontrer une créature bizarre, une femme bizarre. Il la capture et décide avec l'aide de toute sa petite famille bien tranquille de la "civiliser"...

Mais les instincts primitifs sont partagés par tous selon le réalisateur qui va donc transformer la petite famille en psychopathes dangereux. Fauché, pas toujours bien joué mais conscient de ses limites, le film va assumer son concept à fond. Allant jusqu'à la plus sanglante des idées.

Tout devient déviant. Farouchement indépendant, Lucky McKee ironise sur la situation de départ pour déboucher sur un final glauque, gore et grotesque en même temps.

La femme sauvage réveille donc les pulsions de toute la famille. Et ca part très très loin dans la folie meurtrière. Parce que le film met les tripes à l'air (dans tous les sens du terme), il est difficile de rester indifférent. La morale est sérieusement chahutée par cette série B qui donne une vision plus que radicale de la lutte entre les sexes! Les femen apprécieront!

De Lucky McKee
Avec Pollyanna McIntosh, Brandon Gerald Fuller, Lauren Ashley Carter et Chris Krzykowski - Emilya - 2012

Qui danse avec Bruce?

Protection mortelle

Sans fioriture mais aussi sans grand talent, Protection Mortelle nous promène dans les recoins inavouables de Los Angeles.

Le scénariste et romancier Robert Crais fait un exotique grand écart: nous allons visiter les bas-fonds de la ville mais aussi les sommets. La criminalité a cette qualité de ne pas reconnaître les barrières sociales. 

Joe Pike ne s'étonne plus de cette absence de clivage. Il connait la nature humaine et surtout ses mauvais cotés. Rien ne surprend cet ex flic taciturne de Los Angeles: c'est ce qui le rend inestimable dans son travail de garde du corps.

Il doit donc protéger une jeune héritière insupportable. Paris Hilton a coté ressemblerait à une sainte. A cause d'un accident de la route, elle a vu des personnes peu recommandables et sa vie est en péril. En quelques jours son protecteur va régler le problème.

Sur un modèle de série B, le bouquin est assez amusant. Bien entendu ce n'est pas de la grande littérature mais la description tortueuse de la ville est plaisante et dépaysante. Même les personnages, petits clichés sur pattes, finissent par nous convaincre, surtout la blonde idiote, qui révèle une jolie personnalité finalement.

Robert Crais sait faire durer le plaisir et le suspense. C'est ce que l'on appelle, avec simplicité, l'efficacité. La ville devient un lieu sournois idéal pour le jeu du chat et de la souris. On se surprend à avaler les chapitres. Une lecture haletante. On n'en demandait pas tant. On ne va pas se plaindre!

436 pages - Pocket

A world not ours

Regard intime sur trois générations de Palestiniens dans un camp de réfugiés au Sud-Liban. Poignant. Révoltant. A voir.

Mahdi Fleifel, jeune Palestinien vivant à Londres a côtoyé deux mondes. La vie libre et protégée à Dubaï ou au Danemark et l’été au camp d’Ain el Helweh. Là, il partageait le quotidien de sa famille réfugiée, des voisins exilés, des combattants animés d’un espoir de retour en Palestine. Comme un pont entre les deux, il a voulu donner à voir une réalité cachée, pour beaucoup ignorée.

Tout est parti de l’obsession de son père pour l’image. Sa caméra toujours en main, il filmait sa famille, les vacances au camp, les anniversaires à Dubaï, l’installation au Danemark. En découvrant toutes ces vidéos d’archives, Mahdi s’est rendu compte du trésor. Avec un brin de nostalgie et d’humour, il les a visionnés, y a ajouté ses propres vidéos et après deux ans de montage en a tiré A world not ours : une fenêtre ouverte sur un monde caché.

Avec finesse et sensibilité, A world not ours montre le quotidien au camp fait de moments de joie devant les matchs de foot et d’ennui au milieu du chaos. Dans les yeux du réalisateur alors enfant, Aïn el Helweh avait des allures de décor de cinéma avec ses héros et ses armes à feu mais sa voix off d’adulte perd de son innocence. Place à la lucidité.

Conscient de sa chance de ne faire que passer dans le camp, il dresse les portraits de ceux qui y résident. Comme Said qui fait diversion de son enfermement en s’occupant de ses oiseaux en cage, son ami Abu Iyad et son rêve d’ailleurs, son grand père pour qui partir reviendrait à abandonner son droit de retour. Alors les questions jaillissent. Comment vivre enfermé dans un camp dans l’attente d’un retour sur sa terre? Comment les réfugiés perçoivent-ils les accords d’Oslo? Comment l’espoir laisse place à la désillusion? Comment vivre quand le droit de travailler, de circuler librement est nié ?

Récompensé par de nombreux prix en festival, ce documentaire entre autobiographie et message universel a une portée remarquable. Mahdi Fleifel ouvre nos yeux sans jugement au quotidien de ses frères palestiniens, à leur fierté désenchantée. Le succès du 12e festival du film des droits de l’homme repose sur la projection de films engagés suivis de débats. Source d’éveil des consciences, le cinéma aux côtés de ceux qui luttent sonne juste.

http://www.festival-droitsdelhomme.org/paris/

https://www.facebook.com/aworldnotoursmovie

 De Madhi Fleifel - Eurozoom - 13 decembre 2013 - 1h30

Her

Theodore Twombly s'est renfermé sur lui-même depuis son divorce difficile. Ayant du mal à renouer des vraies relations, il achète un système ultra moderne qui s'adapte à la personnalité de son utilisateur.

Theodore découvre alors Samantha, une voix avec qui il converse grâce à son smartphone ou son ordinateur. Très vite, Theodore et Samantha tombent amoureux. Film d'anticipation bercé par l'onirisme caractéristique et marqué de Spike Jonze, Her réinvente la romance.

Toujours à deux voix mais à un corps. Ainsi, l'auteur questionne la notion d'amour aujourd'hui dans un monde ultra connecté, où les relations humaines changent et passent de plus en plus par l'intermédiaire de la technologie. Her est une histoire d'amour classique. Il y a une rencontre. Puis la découverte de l'autre permet de se redécouvrir. Les premiers émois témoignent d'une passion grandissante. Puis Rien d'autre ne compte. Les premières disputes et les premiers reproches mettent en lumière certains dysfonctionnement. Et ainsi de suite.

Le concept du cinéaste lui permet de redéfinir les codes et de prôner une liberté d'aimer, une ouverture d'esprit qui peut faire défaut aujourd'hui. Alors Her s'érige tant en pamphlet presque politique qu'en essai philosophique. Savons-nous vraiment ce qu'est l'amour ? Avons nous les « outils » pour en juger? Plus généralement, le réalisateur se demande quel est l'avenir des relations humaines dans un environnement où elles se désincarnent de plus en plus. L'intelligence du film est de se consacrer à l'étude des relations humaines sans tomber dans une critique virulente de la technologie ou à l'inverse dans une glorification de la modernité, pour nous offrir un nouvel angle d'observation.

Rien de charnel donc dans cette histoire pourtant très sensuelle. La voix de Scarlett Johansson y contribue largement. Mais c'est surtout l'écriture et la réalisation sensibles de l'auteur qui transmettent beaucoup d'émotions. Tout en finesse, Spike Jonze, tente une définition de ce sentiment que personne ne contrôle, en envisageant le futur proche de notre société. Comme dans ses précédentes réalisations, tout fait sens.

La profondeur de chaque instant du film est remarquable. Sans naïveté et toujours avec subtilité, Her tente de mettre des mots sur des sentiments, des sensations difficile à décrire. Il y parvient au travers de cette histoire aujourd'hui encore impossible. Et grâce à une image légèrement surexposée, l'anticipation prend des allures de rêve éveillé, sensation si chère à Jonze. La photo se met totalement au service de l'ambition du cinéaste. Elle est sophistiquée et intime. Un style très marqué qui éloigne le film et son propos de toute ringardise possible.

Enfin, le jeu des acteurs est sublime. Joaquin Phoenix est époustouflant, seul à l'écran, en amoureux transis. Et, une fois de plus, la voix de Scarlett Johansson porte à merveille la sensualité du film, comme en témoigne une incroyable scène d'amour intense et excitante.

Avec Her, Spike Jonze réussit de nouveau une oeuvre innovante, envoutante et exigeante, en portant à l'écran des questionnements qui nous animent tous, sans que l'on sache trop les formuler.

De Spike Jonze

Avec Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson, Amy Adams, Olivia Wilde - Wild Bunch - 19 mars 2014 - 2h06

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