Cinéma

Avatar, la voie de l’eau – James Cameron

Alors oui, Avatar 2 la Voie de l’eau, est une orgie technologique. James Cameron, de plus en plus chercheur et de moins en moins cinéaste, se plait à réaliser des films complexes où il devient le Dieu d’un monde imaginaire dont il maîtrise le moindre nuage, la plus petite des nuances, le plus beau des paysages.

Oui, les Na’vi sont des créatures kitsch. Des Schtroumpfs qui auraient avalé des hormones de croissance et pris quelques cours de tirs à l’arc. Il faut quelques minutes pour les prendre au sérieux. James Cameron en fait des indiens, toujours harcelés par des humains qui veulent se faire tout un tas de dollars sur leur jolie planète, Pandora.

Oui, le héros est un bon gros stéréotype presque ringard. Jake Sully a choisi d’abandonner sa vie d’humain pour devenir un Na’vi et fonder une famille avec la guerrière Neytiri. Il est donc obsédé par sa descendance, au point de fuir son monde de la forêt pour celui de la mer, loin des humains revanchards…

La première heure fait un peu peur. Les raccourcis narratifs sont nombreux. On confond un peu tout. Le guide touristique va trop vite en besogne. Heureusement la 3D happe rapidement nos rétines. Les profondeurs de champs. Les détails incroyables. La découverte de la nature.

On ne voit pas le piège tendu par Cameron. L’air de rien, l’émotion se glisse entre les scènes spectaculaires et les pirouettes techniques. Cameron fait l’éloge de la famille. 

Comme un forcené. On pourrait l’accuser d’être réactionnaire. Mais il parle aussi de transhumanisme et de mixité culturelle. Son western interstellaire devient une intime réflexion sur la place de chacun dans une famille. Un discours très doux qui jure avec la guerre et la violence.

Cette façon de profiter du maximum d’artifices pour révéler un vrai sentiment chez le spectateur est assez unique. Depuis treize ans, Cameron, technicien de génie, ne veut que sonder notre humanité avec un miroir déformant inventé par lui et qu’il mènera là où il le souhaite (les suites sont en route). 

Il y a de la nunucherie et de la tendresse dans son cinéma. Il y a aussi toutes ses obsessions (les militaires, la mer, les machines) et ses ambiguïtés. Question générosité, on est servis !

Ça peut agacer ! Ça peut éblouir ! Mais ça ne laisse pas de marbre et on doit avouer que ce blockbuster colossal nous console de la tiédeur des paresseuses productions hollywoodiennes. 

Au cinéma le 14 décembre 2022 avec des Na’vi, et des humains pas cools du tout,

20th Century Fox – 3h12

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