« Pendant ce temps-là…du côté de Kiev »

maidan

 

En revoyant un soir de printemps, tard, très tard, dans une boucle de chaînes infos, celles devant lesquelles on finit par s’endormir devant, les images d’une place ukrainienne plus que jamais à feu, et à sang, cela va de soit, je me remémorai Bucarest.

 

Souvenez-vous, un Noël 89 où, préparant le réveillon de Noël, nous suivions tant bien que mal les épisodes d’une révolution roumaine, terrifiante de rugissements d’un peuple. L’ère du satellite n’étant pas encore arrivée ou pointait à peine, LCI n’existait pas encore, CNN

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ne se transportait pas en Europe, I-TV et BFM ne naitront que 15 ans plus tard... alors, l’info en continu, c’était un TF1 ou un Antenne 2 qui interrompait ses programmes pour y aller de flashs spéciaux, c’étaient des images faites à la vidéo amateur ou quasiment en super 8 éclairée à la bougie, c’était un Patrick Bougrat qui traversait la foule, qui voyait les balles lui frôler la nuque. C’étaient la stupéfaction de l’apparition effroyable d’un charnier de Timisoara, au final monté scandaleusement de toute pièce, présenté en lancement de journal par un Guillaume Durand, sur une 5 encore vivante.

 

Des premières images chocs, qui ne feront que lancer les encore perturbantes séquences, pour le petit garçon que j’étais, de l’exécution en quasi live des tyranniques époux Ceausescu, un matin de lendemain de Noël, d’un 13h animé par Rachid Arab…

 

Des années plus tard, à l’heure où plus rien ne pourra nous foudroyer plus que le 11 septembre 2001, comme vaccinés à jamais, à l’heure où l’accumulation d’images, de news, de breaking news, d’éditions spéciales, d’infos du matin, d’infos de newsroom, d’infos du soir, de débats stériles, d’images trashs venues du

web, de Barbie et Ken enchainant les plateaux, de témoignages sur place d’un pauvre bougre chopé au hasard et qui apparaît sur Skype dans une lucarne à droite, juste au dessus de l’évolution du Cac40, flèche rouge, flèche verte, à l’heure où la Syrie viole de façon ignoble sa population mais qui, par souci d’info qui en chasse une autre, devient un fait commun, à tel point que le refus des Verts de participer au gouvernement l’écrase sans vergogne dans 15 minutes d’infos, à l’heure où Haïti ne se reconstruit pas, dans l’ignorance totale et froide, à l’heure où tous les regards semblent plus s’inquiéter de l’évolution de l’état de santé d’un ancien pilote de Formule 1 que d’une révolution de millions d’êtres, à l’heure où nous pleurons l’élimination du PSG en ¼ de finale face à Chelsea plus que tout autre…en Crimée ou en banlieue de Kiev, à l’Est, très loin là-bas, très très loin même, il se passe un truc qui, curieusement, semble oui, vraiment très très loin.

 

En voyant en ce soir de printemps, tard, vraiment très tard, sûrement trop tard, dans une dernière boucle de chaînes infos, les images d’une place ukrainienne en feu et des visages finalement en sang, juste je me remémorai…ce que nous étions finalement devenus, et je m’endormais devant.

 

 

Romestebanr.

 

« Très chère Enora »

enora

 

 

Il est des étoiles filantes de la télé et de la radio, plus filantes qu’étoiles d’ailleurs, qui, dans un espace temps restreint, sorte de mode visuelle et auditive éphémère qui repart aussi qu’elle n’est arrivée, squatte allégrement, aux confins du trop, les petits écrans et les ondes.

 

Pis, depuis l’émergence de sus nommé « Buzz » (autrement dit bruit de chiotte quand de twitter à facebook en passant par Youtube, tout le monde a oublié de tirer la chasse, et n’a même pas pensé à mettre un coup de bombe qui sent bon), ces petites brindilles au milieu du grand ciel médiatique envahissent tout autant les vidéos du net...et pour parfois pas grand-chose, voire vraiment pas grand grand-chose, voire pour rien.

 

Dans ce registre, il n’est pas rare d’y retrouver des anciennes « gloires » de télé-réalité, toute ou presque la bande des Lofteurs 1, 13 ans déjà, le temps passe si vite, et les piscines ne sont pas vidées ; des anciennes stars du porno, souviens toi de Tabata Cash ; et plus récemment une série de blondes « rebelles », au soit disant « franc parler », qui, à défaut d’être loin d’être connes, surjouent le côté « non non non ! on n’est pas des potiches » à en écœurer et abrutir yeux et oreilles.

 

Cécile de Menibus, égérie de Cauet, collée à lui de matinales radio en émissions de talk show de deuxième partie de soirée déprimante de vide abyssal, avait lancé le mouvement, avant de l’amortir pleine face et hop disparue.

 

Depuis quelques mois, telle une petite sœur de la Menibus, toi qui a aussi été « lancée » par le robuste renifleur de talents (quooiiiii c’est bon, on peut pas rigoler sur de blanches narines) à savoir le fatal picard cité ci-dessus, puis a intégré la garde rapprochée, telles des sardines qui chantent qui chhhaaaaantttennttt et qui quand elles pètent elles trouent leurs slips, de Cyril Hanouna, je te nomme, toi, Enora Malagré.

 

Survoltée 24/24, tu ne parles pas car tu es TOUJOURS EN COLEREUUUHHHHHH, ponctue tes interventions telle une jeune wesh wesh de banlieue hostile par des « sa race » ou des « sa mère », tu sembles aussi contrôlable qu’un frisbee lancé dans une rafale de bord de mer à 180 Km/h, et viens surtout de s’illustrer par quelques sorties qui ont donc ouvert les fameuses portes de chiottes publiques.

 

Non, ne te trompes pas, loin de moi l’idée de t’en mettre plein la tronche, les twitos sans cerveau fans de NRJ12 et Youtubers créateurs de minables parodies car trop petits de des neurones pour être franchement originaux, s’en sont déjà chargés à grand coup de « Enora Bashing », comprends et tu les vis au quotidien « défonçons la tronche à Enora »…car oui, à n’en pas douter, si toi, brillante jeune femme, tu agaces, nul doute que nombreux(ses) de tes détracteurs aimeraient être à ta place et que si tu en es là, rien n’est quand même parfaitement du au hasard. Et si tu en as en effet fait des tonnes, limite indigestes, lors de ta récente interview de Pharell Williams pour Virgin Radio, mine de rien, c’est quand même toi qui a été choisie pour le faire.

 

Alors Enora, en bon camarade, avec quelques années de plus que toi, avec un brin d’humilité et en spectateur un peu atterré face à ce déferlement d’insultes à ton égard, juste quelques mots.

 

Oui, tu as le vent dans le dos, avec ton exposition

quotidienne, sur D8 et sur Virgin Radio, tu as raison d’être sûre de toi, dans ce métier, de toute façon, si tu ne l’étais pas, tu serais déjà oubliée, alors aucune raison de baisser les yeux.

 

Oui, tu mérites sûrement de poursuivre et d’avoir une carrière faite de up and down comme ce monde le contraint.

 

Mais Enora, à bientôt 34 ans, pourquoi t’obstines-tu à vouloir en paraître 20 de moins et jouer la meneuse de 2nde B du Lycée Fresnel de Rambouillet qui, pour se faire remarquer, ose insulter la prof d’allemand et la traiter de conne suffisamment fort pour que tes « cops » entendent, juste histoire d’avoir quelques minutes de gloire mais pisse dans son string quand la réunion parents-profs arrivent de peur que l’histoire arrivent aux oreilles de papa maman.

 

Non Enora, sincèrement, quand on a la chance de pouvoir toucher de près le monde des étoiles, d’être assise dans le même canapé du plus grand producteur-chanteur du moment, on peut se la jouer en off, oui, mais de là à faire la fan boutonneuse en direct dans l’unique but d’en faire trop et, pis, de le sentir et de le savoir, tu vaux bien mieux que ça.

 

A force de trop vouloir te muer en gamine fofolle qui se fout de l’opinion des autres, tu vas finir par en souffrir lourdement, plutôt que de murir, mieux de vouloir séduire plus haut et plus intelligents, tu t’obstines à irriter les possesseurs de neurones pour mieux plaire à ceux qui n’en n’ont pas…résultat au moindre faux pas, tu t’en prends plein ta jolie frimousse et, dès que le vent soufflera moins favorablement, tu vas te retrouver bien seule…très seule.

 

Alors Enora, que tu lises ou pas ce papier, à l’heure où Virgin va surement de montrer la porte de devant du fait d’audiences outrageusement basses pour ton émission du soir, énième copie pas simple des années Diffool-Le Doc, à l’heure où Hanouna devient de la trempe des mecs qui auront de moins en moins d’état d’âme à virer quand les shoes d’un chroniqueur sentent un peu la merde de pitbull médiatique…oui, tu as tout intérêt à être un peu plus élevée dans ta posture, d’arrêter de sur-jouer inutilement et surtout surtout, de ne pas t’abaisser à ce point au niveau de ceux qui viennent de te défoncer à grand coup de petits oiseaux bleus qui piaillent bien plus fort que toi quand ils sont en troupeau avec les ailes qui collent.

 

Je t’embrasse,

 

Bien affectueusement,

 

Romestebanr.

Rachel CLAUDIO

claudio

Chronique TV: « Vade retro Pokemon »

 Chronique TV: "Vade retro Pokemon"

"Vade retro Pokemon"

Depuis maintenant quelques mois, un étrange phénomène, que dis-je, une montée parasite aux confins de l'invasion, rampe et grimpe à peu près partout où j'ose poser mes pieds et mes oreilles dans mon chez moi...et tout particulièrement dans mon écran de TV du salon...ce virus visuel et auditif porte le nom de...Pokemon !

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effet, je n'échappe pas, en bon papa poule d'un gnome de 6 ans, à l'effet mode volatile où, sur une séquence de 5 à 10 mois, un personnage ou une tribu de personnages, devient la lubie, l'obsession, le remplissage de vie sans discontinuer de votre enfant; à tel point qu'à la question "dis donc mon lapin mignon, qui c'est le plus gentil et le plus super de l'univers ?" le risque que la réponse soit "Pikachu" et non "toiiii mon papa" n'est pas à négliger.

A ce titre, lors des 6 premières années de relation avec votre progéniture, qui, O oui qui, n'a pas eu à se taper la tête contre les murs à entendre sans faiblir, au point de l'avoir dans la tête du soir au matin, le générique des Teletubies sur la période 0-2 ans; les chansons répétitives et irritantes en français, en anglais et en mexicano-espagnol de cette tortionnaire auditive de Dora l'Exploratrice sur la période 2-4 ans : "Dora Dora Doraaaaaa l'exxxplorrraaaatrrricccccceeee, Doorrraaaaa Dorraaaaaa les coppainnnnssss sympppppaassss, oú allons-nous ? A la fontaine magiiiiiiiqqquuuuuuueeeee; allons-y let's'gooooo"....Rhhhhaaaaaaaaa mais ta gueule saloperie de mangeuse de guacamole, t as tes papiers d'abord hein ??? Tu l'ouvres encore je vends ton singe Babouch (encore un pas français moi j'vous le dis !) à des chinois dans le 13eme ardt et tu vas voir qu'ils sauront quoi en foutre de ton chimpanzé, sale môme élevé dans les champs de tacos !!! Alors tais-toi nom de d’la !!!! Quoi ? Oui, j’m’énerve.

S'ouvre ensuite une période 5-7 ans où règne un joyeux bordel dans les convulsions télévisuels de votre nain. Vous savez, la fameuse période où pour lui faire plaisir tu lui achètes la figurine de truc et qu'en fait il est déjà passé depuis deux semaines à autre chose !!!! Toi comme un con tu l'avais abonné au magazine, tapissé sa chambre de posters à l'image du truc...et en fait, bah il aime plus !!!! Dans le désordre, Barbie pour les filles, Planes ou Cars pour les garçons, et autres saletés...rhaaaa rhoooo ça m'agace bordel !!!

Là, pas de bol, l'histoire Pokemon, un peu à l'image de sa future petite copine dont il est très amoureux mais qu'elle s'habille comme une prostipute et

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qu'elle a un QI de 2,5 mais que, pour pas le vexer, tu dis rien, bah ca dure...et tu peux rien faire.

T’as beau tout tenter, rien n’y fait, l’est accroc l’animal.

Bon alors du coup, un peu comme avec sa future copine où son string dépasse de la jupe en cuir, t’essayes de t’intéresser…là tu ne parles pas de BEP Esthéticienne ou du secret d’une bonne coloration avec mèches pourpres, mais bel et bien montrer un brin de curiosité à toute la famille Pokemon, même si honnêtement tu te dis que certains d’entre eux ont été créés un soir de grosse cuite à la Vodka frelatée quand tu vois la gueule des bestioles.

Alors tu poses ton cucul dans le canapé à côté de ton fils et tu acceptes de mettre Canal J…

Et là… Au-delà d’un générique (trop) souvent entendu lors de tes nombreux passages du matin et du soir dans le salon, tu prends pleine tronche le pourquoi du comment ton fils se réveille la nuit et te demande de l’eau à la table en prétextant avoir des supers pouvoirs. Rien que les noms sont des cauchemars, Bulbizarre, Carabaffe, Rattatac et l’incontournable, l’inoxydable, l’imbattable Pikachu, qui comme son nom ne l’indique pas, n’est pas un cure dent pour attraper des mini choux fleurs à l’apéro !

Après, y’a les pouvoirs, autant dire, pour faire court, qu’une espèce de truc mi-fleurs mi-hamster mi-cochon d’inde mi-gnou handicapé est capable de passer d’un état animal myopathe à celui d’un dangereux monstre de te ratiboiser la gueule en 1 min 30' rien qu’en te lançant de l’eau…mais qu’est-ce qu’on attend pour envoyer une tribu de Pokemon sur la tronche de Bachar el Assad, moi j’dis il peut pas lutter le mec !!!

Au sortir d’un visionnage d’un épisode des Pokemon, tu te dis que les One Direction, comme passion finalement c’est pas si con et que t’as hâte que ça arrive, que Goldorak a dû devenir tenancier de bar Gay, qu’Albator est loin loin à la retraite et que quand tu cassais les burnes de tes parents avec Casimir, bah t’étais quand même une sacrée fiote par rapport à ton fils !

Voilà, donc pour tous les parents qui subissent Pokemon 24/24, je propose une psy groupé, genre création des Parents de Pokemon anonymes, « oui bonjour nous c’est Mickaël et Stéphanie, nos fils sont accrocs aux Pokemon depuis 1 an, on a acheté toutes les cartes et les jeux de DS » / « hhaaaaannnnnnnnnnn nooooonnnnnnnn, vous êtes tombés dans le piège !!! »/ « schuuuuttttttt, non non on ne juge pas Mickaël et Stéphanie, on écoute et on ne juge pas »…aidez-moi, j’vais crever !

Suuuuuppppeeeerrrrrrrrrr ppoouuuvvvvvooiiiiiirrrrrrrrrr de à la semmmaaainnnnneeee prochainnneeeeeeeeee ! Merde, j’ai le poil tout collé moi.

 

Romestebanr. © Etat-critique.com - 07/04/2014

L’année du Gorafi / Jean Francois BUISSIERE

 L'année du Gorafi

Un petit concentré d'humour qui nous venge des vilaines habitudes des journalistes et ceux qui font l'actualité ou le buzz!
Si vous n'êtes pas sur les réseaux sociaux, vous n'avez peut être pas eu vent de ce site drolatique qui s'en prend sauvagement à l'actualité. Un tweet. Sur "Efbe". Un lien. Un beau jour, vous avez découvert le Gorafi, pastiche joyeux du célèbre journal français.

Ce qu'on y lit, décortique avec une second degré dévastateur les gros titres des véritables médias. Ce que cherche à montrer les rédacteurs du site, ce sont les tics et les tocs qui sclerosent la presse et ceux qui la lisent.

C'est souvent irrésistible. Le détournement est total. L'actualité devient complètement timbrée mais la blague est faite avec un sérieux absolument génial. Ca faisait longtemps que l'on avait pas ri de la sorte sur internet. Pour ceux qui ne connaissent pas le site, dépêchez vous d'y aller.

L'année du Gorafi compile donc les titres les plus marrants, les plus efficaces (certains politiciens se gourent en prenant le site parodique comme une vraie source d'information) et les plus jouissifs.

Car effectivement on ne serait pas surpris d'apprendre que David Guetta souffre de surdité. Que l'Unicef lance un casting pour chercher des enfants au regard triste. Que Daniel Day Lewis se prépare à jouer une fougère... De l'absurde. Du non sens. De la dérision. Pour se moquer des faits et gestes des personnalités et surtout rire des habitudes journalistiques de plus en plus fades et sans originalité. On devrait un peu désespèrer du constat. Pourtant qu'est ce qu'on se marre!

 

Pierre Loosdregt © Etat-critique.com - 02/04/2014

Thrill of the game / Rachel CLAUDIO / (Musicast – 2014)

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Elle est belle. Elle chante bien. Mais qu’est ce qu’on s’ennuie !

 

Elle est apparue dans l’émission The Voice, le télé-crochet fastueux de TF1. Vous savez le truc avec des fauteuils qui tournent, un Nikos à la face figée et des chanteurs has been à la recherche du nouveau héros de la chanson, le sauveur de l’industrie musicale ?!

Rachel Claudio, jolie Australienne, est donc passée par là pour se faire remarquer. Elle n’a pas gagné. Ce n’est pas très grave. Personne n’a vraiment percé grâce à l’émission. A défaut d’aider l’industrie, les apprentis chanteurs nourrissent des heures de suspens pour TF1.

Elle a donc pu montrer de quoi elle était capable et avoir une certaine légitimité pour taper aux portes des maisons de disques. Elle sort discrètement un premier et court album avec tous les éléments qui pourraient faire d’elle une artiste reconnue. Elle s’est bricolée des chansons de soul bien troussées. La musique noire lui va bien. Entre rap et blues son cœur balance. Elle a raison de ne pas choisir.

C’est assez moite. Parfois cela s’énerve avec quelques cuivres, une guitare vrombissante et des chœurs urbains. Ben l’Oncle Soul vient lui apporter son soutien. En trente minutes, on a bien compris à qui on avait à faire ! Pourtant on s’ennuie. Rien de nouveau. La jeune femme est bien trop calme et caresse sagement nos oreilles.

Ca relève plus de l’étalage de talents que de la véritable inspiration. Loin des coachs de la télé, elle ne profite pas de la liberté.
La tentative de séduction est un peu grossière mais on n’oublie pas son joli timbre de voix.
Ce n’est pas cependant le grand frisson.

Pierre Loosdregt © Etat-critique.com

Mue / Emilie SIMON / (Barclay – 2014)

 Mue

Après un magnifique album sur le deuil amoureux, Emilie Simon continue son voyage lyrique dans la pop et mute en chanteuse plus calme et pourtant espiègle !

 

Le chemin parcouru par la brillante Emilie Simon a le mérite de ne ressembler à aucun autre. Un premier album remarqué par ses accents contemporains. Une bande originale. Des chansons en anglais. Des live expérimentaux. Des duos. Et une musique trip hop qui glisse petit à petit vers des titres plus nerveux, de plus en plus pop.

Sa voix elle reste espiègle mais les paroles prennent de plus en plus de place. La vie qui ne lui a pas fait de cadeau interrompt les plaisirs sonores. De plus en plus, son art lui semble essentiel : pour se remettre de la disparition de son compagnon, elle écrit et réalise "Franky Knight", effort cathartique de toute beauté.

Au fil du temps, la musique s’est dotée de sens. Chez Emilie Simon, la musique est une science (elle a un diplôme en musique contemporaine). Elle est devenue vitale. Oui, la musicienne a muté en chanteuse à la voix assez unique, version française d’une Kate Bush.

Il faut donc apprécier le style aigu et lyrique. C’est ce qui est bien chez Emilie Simon : elle n’a peur de rien. Elle se confronte à tous les genres. Mue fait dans la pure pop mais offre des airs de rumba ou des complaintes sexy.

Plus troublant est son retour à la langue française. La belle a besoin de se confier. Le son compte moins que le sens. Les arrangements ne sont plus une protection pour la chanteuse. La virtuosité n’est plus un artifice.
Le titre de l’album est bien choisi : Emilie Simon a changé.
Plus sentimentale.
Peut être romantique.

Elle nous fait en tout cas, craquer une nouvelle fois !

Qui danse pour les Stones?

L’Or d’Éros / Arthur H et Nicolas Repac

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Arthur H, Nicolas Repac et Eros, le trio dionysiaque

L'Or Noir proposait de retrouver les auteurs de la négritude dans un volume musical envoûtant, L'Or d'Eros présente avec audace la poésie sexuelle du XXe siècle. L'exercice pourrait être déplacé : comment passer de la lecture intime et personnelle à la lecture musicale? Comment ne pas passer à côté du texte et de l'essence des mots assemblés par l'auteur ? Comment ne pas lasser ou heurter l'oreille ?

Dans une variation musicale cinématographique de 47 minutes, Arthur H et Nicolas Repac relèvent très adroitement le défi des mots et des images. Que le langage soit poétique au cru. Le choix des auteurs est judicieux. On est très heureux de retrouver Pierre Louÿs, Apollinaire ou George Bataille, chantres d'un érotisme si sulfureux qu'il leur a valu d'entrer dans le célèbre Enfer de la Bibliothèque Nationale de France, cet "endroit fermé d’une bibliothèque où l’on tient les livres dont on pense que la lecture est dangereuse"...

Parmi les réussites, l'adaptation des textes du poète roumain Ghérasim Lucas, trop méconnu. Prendre corps est juste sublime. Un pur bonheur. La voix de H et la musique de Nicolas Repac ouvrent une nouvelle dimension. Quant à la narration de Roman d'amour, elle offre à l'auditeur la possibilité de voyager et de penser au rythme des mots. Une mélodieuse cadence, sensuelle, au bord de la folie, obsessionnelle, savamment orchestrée. Une chute horizontale animale prolongée par le poème de Joyce, Lettre à Nora, 2 décembre 1909, qui bascule soudainement dans la pornographie.

Plus rose que rouge, le duo avec Lou Doillon apporte une fraîcheur décadente et gainsbourgienne à l'ensemble. Décomposé en deux parties, le poème de Breton et d'Eluard, Amour, prend des accents de kamasoutra poétique humoristique, entre coquinerie et inventaire à la Prévert. On plane sur les sanglots  de sirènes en contre-chant du joli Lou mon étoile du mal-aimé Apollinaire, poème adressé à son amoureuse Louise de Coligny Châtillon. Il est question de sexe bien sûr mais aussi d'amour.

Car sous l'apparence cruauté des textes, sous la beauté céleste des phrases et cet inexorable besoin de chahuter les mots, se cache l'amour extrême d'hommes pour des femmes qu'ils voient comme des muses fantasmées, transcendées. Les circonvolutions musicales de Nicolas Repac élèvent les couleurs de pensées cachées et intimes. L'objectif de cet opus démoniaque est atteint. Émotion et plaisir littéraire sont au rendez-vous. A écouter, seul, à deux ou plus ?

Sébastien Mounié

Situation amoureuse c’est compliqué

Manu Payet est un chouette mec qui fait des vannes. C'est tout ce qu'on retient de sa première réalisation.

Manu Payet, on le sait, est un type marrant. Il a toujours une bonne vanne dans sa poche pour se faire apprécier. Il a un regard malicieux. Son look passe partout le rend accessible. On s’attache facilement à ce petit gars rieur et déconnant.
Avec son ex, Géraldine Nakache, il est l’un des rares à revendiquer une influence totale de la comédie américaine. Il ne cache pas cette admiration. Il tente d’en faire une force. Dans Tout ce qui brille et Nous York, les œuvres de son ex, mais aussi Radiostars, il cherche ce rythme inimitable et d’une efficacité redoutable que l’on trouve uniquement dans les comédies américaines.

Manque de bol, Manu Payet reste Français. Son cinéma est un ersatz à son image : sympa mais inoffensif. Son premier film est une tentative, jamais pathétique, d’offrir une comédie sentimentale made in France avec un peu plus de punch, de quotidien et d’air du temps.

Il a bien le talent pour décrire les faiblesses d’un trentenaire, un peu bobo, un peu glandu. Il nous décrit un adulescent avec pas mal de clairvoyance mais il se plante très largement dans son illustration qui pourrait faire passer Loulou la Brocante pour du Spielberg !

La grande et bonne idée c’est de prendre deux comédiennes affolantes, au sex appeal  et atouts différents. Elles sont là pour faire tourner la tête de son héros, qui a quelques jours de son mariage, tombe sous le charme de son amour de collège…

Mais c’est filmé avec une mollesse impardonnable. Quelques effets donnent l’illusion de modernité un peu hype. Tout sonne faux. Des lumières jusqu’au décor ! Le quiproquo est un peu lourd. Les seconds rôles sont trop caricaturaux pour vraiment nous faire rire. Il veut jouer sur l’émotion et le rire mais ni l’un ni l’autre ne sont réellement stimulés. Ce n’est pas très compliqué : sa comédie est ratée !

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