Cinéma

Furie

Brian de Palma et sa passion pour les jeunes filles! Tout un poème et un étrange film fantastique à la croisée de tous les genres.

Après Carrie, Brian de Palma semble abandonner ses obsessions autour du désir, de la violence et des jeunes filles en fleurs (pas trop non plus), avec un film qui démarre comme un (mauvais) film d’espion avant de bifurquer vers le drame intime puis le fantastique le plus fou. La virtuosité de sa caméra lui permet de se promener dans tous les genres à l’intérieur de la même fiction. Thriller surnaturel, Furie est aujourd’hui une série B baroque qui mérite le coup d’oeil.

La plus drolatique de ses raisons reste la performance de Kirk Douglas, qui visiblement intéresse peu le metteur de scène de Phantom of Paradise. Encore moins John Cassavetes qui rejoue Rosemary’s Baby. Ce qui fascine Brian De Palma, c’est la télékinésie, science qui lui permet une labyrinthique réalisation entre plusieurs personnages, mystérieux et dangereux et des surprises étourdissantes.

Comme De Palma est aux commandes, le film est profondément marqué par la présence féminine. Le charme des années 70 fonctionne à plein régime avec la mignonne Amy Irving (compagne du cinéaste à l’époque) ou le joli minois de Carrie Snodgress (compagne de Neil Young). On le traite de misogyne à l’époque, mais De Palma est franchement amoureux des bouclettes et des permanentes de ses comédiennes.

Mais le plus impressionnant reste la maîtrise formelle qui permet au cinéaste de composer avec le destin d’une jeune lycéenne aux pouvoirs de plus en plus terrifiant et la lutte d’un agent secret contre son ancienne organisation, à la recherche de son fils disparu…

Franchement sur le papier, cela fait peur mais De Palma, toujours traumatisé par Hitchcock, s’en sort parfaitement. Il est d’ailleurs secondé par une partition musicale de John Williams tout à fait exceptionnelle, véritable soutien narratif aux images.

Bien entendu il y a des passages risibles mais le film garde un aspect avant gardiste sur certaines thématiques (en 1978, on pense déjà au manga Akira, arlésienne du cinéma hollywoodien) et dans son aspect graphique. Ce sont parfois dans les titres les moins appréciés d’un cinéaste que l’on fait d’énormes découvertes. Entre le style De Palma et la musique de Williams, Furie ressemble un trésor soudain, oublié et inestimable!

DVD – Carlotta

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