Cinéma

Don’t Breathe – La maison des ténèbres

Voici le film que Kim Kardashian, victime d’un braquage dans son loft confortable parisien, aurait dû voir! En plus de traiter d’un sujet qui la touche (ou la saucissonne), le film est bon et c’est assez rare pour être signalé.

Car les films d’horreur ne font plus vraiment trembler: ils tremblent. Depuis Paranormal Activity, les films d’épouvante joue sur une telle économie de moyens qu’il n’y a plus grand chose à voir au final. On ne compte plus les nanars filmés avec maladresse ou cynisme. Ou les deux.

Le réalisateur du remake de Evil Dead est, quant à lui, un passionné. Sa relecture du chef d’oeuvre de Raimi avait le grand mérite d’oser le premier degré et le gore… à fond! Fede Alvarez aime visiblement les films concis et sérieux. C’est encore le cas avec Don’t Breath, film d’horreur qui a du style malgré son sujet un peu scabreux.

Dans la banlieue de Detroit, ville maudite depuis la crise des subprimes, un trio d’adolescents braquent des maisons. Un vétéran aveugle, vivant dans un endroit isolé, assis sur un pactole, semble être une cible facile. Le chat et la souris ne sont pas ceux que l’on croit… Comme l’aveugle a le physique massif de Stephen Lang, on se dit rapidement que ca va mal se passer pour les pauvres cambrioleurs!

Doucement mais sûrement, Fede Alvarez, toujours soutenu par Sam Raimi à la production, fait monter le curseur de l’ignominie et de la terreur. Si le cinéma est une histoire d’espace et de temps, le réalisateur va à l’essentiel en isolant les ados dans une maison perdue qui deviendra un lieu de cauchemar.

La réalisation est virtuose mais défend la volonté de piéger les anti héros et le spectateur. C’est du cinéma ludique. Alvarez nous promène littéralement dans la demeure du vétéran pour mieux nous surprendre. Il y arrive sans trop de « jumpscares » trop souvent vus ailleurs. Ici, c’est l’ambiance qui vire au drame moral. C’est un film d’indices. D’abord pour présenter les protagonistes puis pour les mener vers leur chemin de croix où le diable s’annonce plus sournois que prévu.

Le réalisateur cite Panic Room, Le Sous sol de la Peur ou Cujo. Il fait référence en tout cas à des films qui dépassent un peu le simple spectacle horrifique. Le film en dit aussi beaucoup sur l’état de la société américaine. Le portrait est cinglant. Il permet d’oublier les quelques facilités d’une dernière partie beaucoup moins convaincante.

Mais c’est du vrai cinoche qui veut faire peur. Il refuse la connivence avec le spectateur. Juste un film sec et méchant. Malin et flippant. Mille fois plus intéressant que la vie d’une starlette en tout cas!

Avec Jane Levy, Dylan Minnette, Dylan Zovatto et Stephen Lang – Sony – 5 Octobre 2016 – 1h26

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