Cinéma

Adventureland

Samedi soir oblige, voici notre choix judicieux pour une bonne soirée devant la télé: Pendant qu’on faisait Lol, nos voisins d’Amérique faisaient Adventureland. Le second est sorti directement en dvd. La vie est injuste. Elle est plus belle après la vision de cette délicate comédie sur l’adolescence.

James Brennan termine ses études de littérature. Entre deux pétards avec son pote érudit, il se plaint d’une virginité trop encombrante et d’une misère sexuelle aliénante. Il veut se débarrasser de ce poids si lourd.

Vous pensez être en terrain connu? Vous avez vu tous les American Pie? Et vous savez qu’Adventureland est réalisé par le cinéaste de Supergrave? Attention, vous allez vous planter!

Il est vrai que James va connaître des aventures sentimentalo-adolescentes en travaillant dans un parc d’attraction ringard au lieu de faire un magnifique voyage en Europe avec ses amis cultivés.

Il va croiser le chemin de la torturée Em et la chaude Lisa P. Ses sentiments vont se coincer entre sa quéquette et son coeur. Il aura des amis complètement crétins, adeptes du coups de poing dans les partis. Il rencontrera un adulte, chef de la maintenance et musicien admiré par les filles. Il comprendra petit à petit que le passage à l’âge adulte est une belle saloperie.

Mais Greg Mottola, abandonne le style cru de Supergrave et la fameuse touche de Judd Apatow. Il réalise une oeuvre attendrissante d’une mélancolie subtile.

En situant le film dans les années 80, il joue à fond la carte de la nostalgie mais il ne glorifie jamais l’adolescence de cette époque. Les ados sont paumés dans une vie sans queue ni tête.

Ils sont moches, empruntés et gaffeurs. Ils doivent danser sur des tubes horripilants. Ils comprennent que leurs différences seront une barrière à leur intégration dans le monde adulte. Ils flippent devant des parents fatigués et s’amusent devant un patron gentiment taré.

James rêve de New York et découvre des trésors existentiels dans un parc d’une banlieue anodine de Pittsburgh. La romance s’accompagne d’un humour cruel. Tel un héros romanesque, il découvre les turpitudes du coeur. Il comprend la violence du monde qui l’entoure. Il devine que seul l’amour comblera une vie américaine finalement assez effrayante et absurde (le portrait des parents est saisissant).

Sans aigreur, ni cynisme, Greg Mottola dresse un tendre portrait, jamais niais ou fantasmé, de l’adolescence. Grâce à ses comédiens (dont l’introverti Jesse Eisenberg et la fragile Kristen Stewart), Adventureland suggère que l’amour est une grande aventure. Que la vie est un drame et une comédie. Que l’adolescence est un pic d’intensité. Qu’on doit prendre les 400 coups avant de pouvoir en donner. Que le cinéma offre des petits bonheurs comme Adventure qu’il ne faut jamais refuser!

Avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Ryan Reynolds et Martin Starr – Miramax films – 200

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