Art-scène, Théâtre

Démons, Lars Noren, Lucernaire

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Un couple se déchire dans un huis clos obsédant et excessif : Frank et Katarina libèrent leurs démons intérieurs. Au bord de la séparation, ils invitent un couple de voisins, le temps d’une soirée. Tomas et Jenna, jeunes parents, vont, au contact de leurs hôtes, se retrouver face à leurs propres tourments.

Lars Noren analyse dans Démons les méandres et les ambiguïtés de la passion amoureuse jusqu’au désir de destruction et de mort, de l’autre mais aussi de soi. Ce texte dévoile la mise à nu des sentiments où personne n’est épargnée et ne sortira indemne de ces échanges verbaux, obscènes, crus, violents. Révélation de soi et de l’exaltation passionnelle, tel un miroir tendu sur la difficulté de vivre à deux.

Frank et Katarina sont prêts à tout pour tester leurs limites et leur amour : désir, excitation, jalousie jusqu’à la mise en péril et au sacrifice de leur couple. L’affrontement est à la fois verbal et physique. Tomas et Jenna, témoins et acteurs malgré eux dans cet univers intime, vont être happés dans ce tourbillon : reproches, humiliations, frustrations.

Le traitement de la scène conjugale, de l’incommunicabilité du couple font échos à de grands auteurs : Strindberg, Rossellini, Bergman, aux héros ordinaires en quête désespérée de l’amour, de la reconnaissance de soi. Le décor moderne de ce huis clos plonge le spectateur dans une intimité féroce, proche, singulière, devenant à la fois témoin et voyeur de ces passions dévorantes.

Ce vaudeville montre toutes les facettes de la femme : l’enfant, l’épouse, l’amante, la mère (omniprésente dans la figure de Jenna et fantomatique – l’urne contenant les cendres de la mère de Frank). L’homme, lui, tente d’asseoir sa virilité parfois trouble face à toute la perplexité de l’autre et du monde qui l’entoure et qui l’effraie. La perte de repères, de soi, de l’amour de l’autre révèlent son profond désarroi et ses névroses.

Ce théâtre de la parole révèle toute la vigueur des mots et des maux des personnages dans une quête désenchantée de l’amour. Plongez dans cet appartement, dans ce huis clos sans retenue et laissez vous emporter et dévorer par ce tourbillon passionnel et passionnant…

Jusqu’au 4 juillet 2015
Le Lucernaire, Paris

Texte : Démons de Lars Noren
Mise en scène : Cyril le Grix
Avec : Xavier Bazin, Thibaut Corrion, Maud Imbert, Carole Schaal

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