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La ballade de l’impossible

Eté au Japon. Plongée dans le passé des années 1960 au Japon et dans l’adolescence d’un jeune homme qui doit s’initier aux mystères de l’existence. Envoutant.

Dans La ballade de l’impossible, publié en 1987 et réédité durant l’hiver 2007 par les Editions Belfond, Haruki Murakami raconte une histoire aux accents autobiographiques transcendée par sa sensibilité et son sens inné de l’étrange.

Ce roman retrace le parcours de Watanabe, un jeune homme dont le meilleur ami se suicide à dix-sept ans. Cette mort planera sur le parcours de Watanabe durant lequel il quittera sa ville natale et viendra à Tokyo suivre des cours à l’université, retrouver Naoko, la petite ami de Kizuki, le garçon suicidé. Tout cela se passe à la fin des années 1960 avec, en toile de fond, les révoltes estudiantines et la musique, notamment celle des Beatles et Norwegian Wood qui revient en motif le long du récit.

Murakami n’a pas encore atteint la quarantaine quand il se retourne vers une époque révolue. Il n’a pas encore adopté la forme métaphorique des récits auxquels il nous a habitués. Sous l’influence de Raymond Carver ou de Fitzgerald, il nous livre un roman descriptif où les personnages sont englués dans leurs existences comme dans l’imaginaire.

En fait, Murakami nous livre un roman de formation, tel que nous avons appris à l’aimer dans la littérature du 19e siècle. Un roman où il s’agit pour le personnage principal de passer de l’état enfantin ou adolescent à celui d’adulte. Aimer, souffrir, vivre, espérer, voilà ce qui est en jeu.

Et comme la présence de la mort est envahissante, l’enjeu pour Watanabe est de l’apprivoiser, l’accepter. Autrement dit, pour vivre, il faut connaître la mort d’un proche. On passe après par tous les différents états de la perte. Mais il faut traverser cette expérience comme un prix à payer, une livre de chair au royaume des songes.

Comme souvent chez Murakami, une finesse extrême dans la description des sentiments et des paysages côtoie un érotisme omniprésent et parfois trivial. Les femmes qu’il décrit sont à la fois profondément perturbées et sexy en diable.

Pourquoi lire ce roman de Murakami ? Parce qu’il touche au cœur et qu’il dévoile l’humanité douloureuse de ses héros autant que la nôtre.

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