Vu à la télé

13 raisons de regarder 13 Reasons Why

Oui bon ça va hein rhooo, ok j’aurai pu creuser un chouilla plus pour le titre de cette chronique, vantant les mérites -et garantie sans spoiler enfin presque- de cette série Netflix appelée « 13 reasons why », traduction 13 raisons pourquoi, et là vous me dites pourquoi quoi pourquoi et pourquoi 13, bah justement j’vais vous le dire mais pas trop car sinon justement je me parjure en non dévoilage de l’histoire, celle d’un lycée tranquille qui vire bancal après le suicide d’une élève. Alors allons-y, 13 raisons de regarder 13 reasons why, why ? Bah parce que :

1. Notre quarantaine toute fraîche reste marquée par des « Cercle des poètes disparus » par des « Années collège » (qui d’ailleurs se passaient plutôt au lycée, bon bref m****, arrêtez de me couper sinon je dis plus rien !!!), bah là on y replonge tête en avant.

2. L’immersion cinématographique dans le monde obscur des années torturées ado post ado pré-adulte de la période 16-18 ans, phase par laquelle, de fait, tout le monde est passée un jour à raison de 3 ans de sa vie, c’est mathématique mais ça coûte rien de le dire, reste un exercice délicat mais passionnant, quand c’est réussi, et là c’est réussi.

3. Même si dans « 13 reasons why » les personnages, les lieux et les références s’enduisent et se parfument de tous les bons codes américains (petit déj au pancake, casier trop cool au lycée, capitaine de l’équipe de football américain, gobelets rouges rebord piscine pour les fêtes at home du samedi) dont nous sommes très très loin, quoiqu’à force de regarder depuis 40 piges des séries, ils finissent par nous imprégner aussi et ce sans chausse pieds.

4. Finalement les thèmes qui y sont abordés restent universels pour nos neveux, nos nièces, nos enfants, nos jeunes contemporains (mal de vivre ado, complexité intérieure crane, 1er coup de zizi, influence des réseaux et ici le possible suicide quand tout ça déconne sous la caboche).

5. La réalité de la série, quoique parfois romancée dans le mode pas de bol et c’est la merde à tous les étages et ce pour tous les lycéens, pas un n’y échappe, reste au fil des épisodes du domaine du « ça pourrait bien arriver à ma gosse tout ça », et que l’idée que dans certaine famille, la série amène au dialogue, est loin d’être vaine.

6. Le casting, même si là encore un peu américano-cliché (le capitaine de l’équipe de basket trop youpiyoupi pompomgirl, le timide, la trainée qui en fait n’en n’est pas une, le riche, le cas soc’, le…bref y’a tout), reste cohérent, bien porté par les acteurs, que de nouveaux visages font jour, qu’au premier épisode on pourrait se dire « ça ça va surjouer direct » mais qu’en fait, non, ça joue juste et bien.
7. Le mode Titanic du on sait déjà ce qu’il s’est passé in fine (in fine est le terme chic à la mode dans les réunions parisiennes costard pour dire à la fin, plus désuet populos sans doute) n’enlève rien à l’intrigue, au serpent de mer, au qui a causé quoi comme dégât, et que, contre toute attente ou presque, certains personnages qui agaçaient au début finalement émeuvent, et inversement.

8. La réalité et la tentation du parallélisme effet miroir avec sa propre vie passée ou celle de ses propres enfants ou à venir sont assez redoutables, voulues sans nul doute par les créateurs, et obligent contraignent incitent avec efficacité à se poser quelques questions sur le « moi parent, j’aurai fait quoi » ou le « moi ado, si ça m’arrive je dois faire quoi ».

9. Chaque fin d’épisode procure ce petit goût de « vivement la suite » et ça c’est souvent bon signe pour une série.

10. Oui bien sûr il y des longueurs des rallonges et chemins inutiles mais finalement assez vite effacés par le reste, pertinent, à propos, punchline dans ta face, assez souvent.

11. Le générique est simple, c’est con mais ça compte, oui bon 13 raisons je me suis peut-être un peu emballé finalement j’ai déjà tout dit ! Ah si, c’est choquant mais pas trop, fleur bleue parfois mais pas trop, sociétal forcément, allez tiens ça nous fait une onzième raison tiens.

12. Certains personnages ont cette petite dualité bon ou méchant, gentil ou vicieux, honnête pas honnête, flic ou voyou, serein ou possiblement taré qui va nous refaire un Colombine bis ; et, plus subtils, les personnages des adultes (parents/CPE/Proviseur….) qui, pour le coup, nous amènent à tous nos démons de responsabilité face à des situations complexes, pénibles.

13. Et enfin, plus simplement et douloureusement, pour tous ceux qui ont connu le suicide d’un leur proche, très proche même parfois, la série pose l’équation de la culpabilité tatouée au plus profond de l’épiderme, de ce sentiment qui oscille entre rage tristesse amertume et accusation de soi ou d’autres, du bordel j’aurai du j’aurai pu, du dire je t’aime tant qu’il est encore temps, du ça peut m’arriver. Sans noircir le tableau, 13 reasons why vous met la question en pleine face, mais habilement avec précaution et prévention, pas con, pas con du tout.
J’vous embrasse treize quatorze quinze fois même,

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