Regarder un film Marvel actuellement relève du supplice. Grosse lassitude autour des super héros qui sauvent le Monde sans aucune originalité. La déprime nous guette devant de si fades spectacles. Thunderbolts* a visiblement bien compris le message et propose une étonnante thérapie de groupe !
En terme d’action, le nouveau film Marvel, de la phase 6, du Multiverse, de l’après Avengers, de “on ne sait plus quel concept foireux”, ne propose pas de grandes surprises. Il y a des explosions. New York subit une nouvelle attaque. Des figurants se font dézinguer sans une trace de sang. Les personnages principaux sont d’une souplesse ahurissante pour se battre et les effets spéciaux ne sont pas particulièrement innovants.
Rien de nouveau dans ce 36e film de l’univers Marvel à une exception près : tous les super-héros sont détraqués. Ils souffrent. Physiquement et mentalement. C’est un peu normal : ce sont tous des seconds couteaux. Les Avengers n’existent plus. L’équilibre du Monde tient donc avec des super héros un peu à la ramasse et incapables d’assumer leur statut.
Par exemple Bucky, le soldat de l’hiver, ami proche du Captain America, de tous les combats dans l’univers Marvel est devenu un politicien maladroit. Et il rêverait presque de travailler avec les Thunderbolts: des super héros mal aimés, aperçus dans des films précédents et des séries pas passionnantes. Eux, ils en ont gros sur la patate. Au point que l’enjeu du récit soit tout simplement la santé mentale de ces drôles de héros.
On exclut le Red Guardian, caution comique et lourdingue du récit, mais finalement l’enjeu se porte bel et bien sur le retour à la vie de quelques héros, assez écorchés et désespérés. Effectivement, ils servent les intérêts d’une méchante qui décide de se retourner contre eux. Mais bien avant cela, on comprend dans l’histoire, la détresse des personnages. C’est la grande idée de ce film malade mais qui se soigne.
Le réalisateur méconnu Jack Schreier construit ce nouveau groupe de super-héros autour de leurs failles, leurs doutes et une vraie schizophrénie s’installe entre l’image et la vérité de leurs talents. Le vilain de l’histoire suit lui aussi un parcours similaire. On est dans une véritable psychanalyse. L’enfance. Les parents. Les traumas. Les souvenirs, les rapports avec les autres. Tout y passe.
Et cela fonctionne plutôt bien. Les personnages deviennent attachants. Tout ce qu’il manquait aux derniers films, bides justifiés. Le réalisateur se joue du cahier des charges pour appuyer son propos sincère sur la santé mentale. Et les acteurs sont simplement épatants avec une Florence Pugh délicieusement cynique. Face à elle, on appréciera la délicatesse de jeu de Lewis Pullman (fils de Bill), parfait en méchant qui s’ignore.
Ce film fonctionne un peu à l’ancienne. Sans grande fioriture. Marvel ravale un peu sa prétentieuse gloire et offre une parenthèse presque enchantée avec des personnages qui font l’action et la tension de l’œuvre. Thunderbolts* ressemblerait presque à un vrai film et non un produit de consommation. Comme quoi un bon psy, ca fait forcément du bien.
Au cinéma le 02 mai 2025
avec Florence Pugh, Sebastian Stan, Wyatt Russell et Lewis Pullman
Marvel – 2h06
Cinéma
Thunderbolts*, Jack Schreier, Marvel Studios
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