Art-scène, Théâtre

Solaris, Stanislas Lem, Théâtre de Belleville

 

Un mystérieux message est envoyé au psychologue Kris Kelvin par son ami Gibarian lui demandant de venir le rejoindre sur la station d’observation en orbite autour de la planète Solaris. Une fois sur place, il va rapidement sombrer dans la paranoïa collective de l’équipage suite à d’étranges apparitions dans la station.

« Nous nous envolons dans le cosmos, préparés à tout, c’est-à-dire à la solitude et à la mort. La pudeur nous retient de le proclamer, mais par moments nous nous jugeons admirables. Mais nous ne voulons pas conquérir le cosmos, c’est un mensonge. Nous n’avons pas besoin d’autres mondes. Nous avons besoin de miroirs ».


Serions-nous revenu à l’époque des épreuves de philosophie ? Et pour cause, Stanislas Lem a posé les bases solides d’une science-fiction philosophique en écrivant le roman phare du genre Solaris en 1961. Bien que la toile de fond du récit soit une lointaine planète et l’exploration scientifique dans l’espace, il s’agit avant tout de questionner l’esprit de l’être humain. Dans Solaris, chaque membre de l’équipage se retrouve confronté face à ses contradictions et ses culpabilités via l’envoi de fantômes par la planète Solaris.

La tension psychologique monte au sein de la station au fur et à mesure que les protagonistes se rendent compte qu’il n’y plus de lieu sûr. Leur intégrité physique et psychique est menacée dans ce huis-clos oppressant. Ces apparitions sont-elles envoyées par la planète Solaris ou seraient-elles simplement des productions de leur propre esprit ?L’océan de la planète Solaris force ces scientifiques à basculer entre trouble émotionnel et froideur scientifique afin de trouver un échappatoire salvateur.

La mise en scène de Rémy Prin réussit le pari ambitieux d’adapter une pièce de science-fiction au théâtre. L’association des costumes, des décors et des effets son et lumière est réussie et nous permet d’être transportés dans l’histoire. La simplicité des éléments garantit de ne pas tomber dans une scénographie exagérée, ridicule qui n’aurait eu comme unique effet de faire décrocher le spectateur.

Rémy Prin sollicite l’imagination du spectateur comme en écho à ce que vive les protagonistes. Avec peu de moyens, nous sommes transportés dans ce voyage scientifique qui se révèle être en « rêve » une exploration poétique intérieure.

 

 

Solaris
Septembre 2018

De Stanislas Lem – Adaptation pour la scène de Rémi Prin & Thibault Truffert
Production Cie Le Tambour des Limber

Théâtre de Belleville

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