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BD de Noel!!!

En 2004, les Editions Theloma qui se sont éteintes depuis publiaient un magnifique album d’aventures réalisé par le brillant italien Alfonso Font: John Rohner. John Rohner c’est la rencontre d’un marin à la Corto Maltese avec l’auteur de l’Ile au Trésor. Mon érudition ne va pas jusqu’à savoir si le procédé est purement narratif où s’il s’agit d’un ouvrage de Stevenson. Toujours est-il que l’on se retrouve plongé en Polynésie au côté d’un personnage haut en couleur qui n’a pas froid aux yeux bravant tous les dangers qui lui font face.

Fabien Nury et Eric Henninot nous plongent dans le même univers merveilleux en adaptant une nouvelle de Jack London : Fils du Soleil ( Editions  Dagaud – 78 pages). Le héros s’appelle David Greif et lui non plus n’a pas peur de grand chose, prêt à en découdre pour 1200 livres afin de garder sa réputation dans le Pacifique.

Comme Rohner, Greif a le cheveux blanc de l’homme occidental qui a vécu trop longtemps sous un soleil trop puissant pour lui. Mais le surnom dont l’affublent les autochtones, prouvent qu’il a pu braver même le soleil puisqu’il en devient le fils. Il correspond à tous les canons du héros: costaud, sans faille, sûr de lui, droit et intransigeant. Ce qui fait l’intérêt de l’album, c’est à la fois la construction du récit mais aussi les planches superbes d’un Henninot au sommet de son art.

Quant au précédé narratif, Fabien Nury a l’intelligence dans les 2 premières planches de nous envoyer tant de questions, que l’on a forcément envie d’aller plus loin afin de trouver les réponses.

Une grande vente aux enchères va bientôt être organisée. Pourquoi celui qui en est à l’origine refuse catégoriquement que Greif y soit convié? Quel est l’objet de la vente? Quels sont ceux qui pourront venir? Et pourquoi eux et non Greif? Qui est la « douce Armande » dont le vieux Parlay, auteur de la vente, effleure le portait?

Une fois toutes ces interrogations posées, on découvre Greif qui vient recouvrir une créance auprès de l’un de ses débiteurs. Et autant les 2 planches d’introduction étaient sombres, autant celles autour de Greif sont lumineuses. Ce n’est pas la seule prouesse graphique de Henninot. Tout l’album est superbe, les scènes de mer en particulier sans compter les déchaînements des éléments qui  sont magnifiquement représentés.
Henninot se rapproche d’un Gillon ou d’un Lepage, c’est magnifique.

Il nous avait gratifié de quelques belles planches dans les 2 épisodes de Carthago, BD d’anticipation avec la complicité de Christophe Bec. Il avait réalisé un épisode tout à fait honorable de la série des XIII Mystery. Il revient ici au sommet de son art avec les couleur de Alluard qui complètement adaptées aux ambiances désirées.

La conjonction des talents est au rendez-vous. Nury sait choisir ses sujets et ceux qui vont les mettre en scène. Un bon moment d’aventure dans une facture classique mais ô combien réussie!

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