Cinéma

Le Brio

Voilà un film bien dans son temps. Une comédie qui célèbre le verbe n’est jamais inutile. L’intelligence joyeuse est le sujet de cette comédie humble et agréable.

Jean D’Ormesson vient de nous quitter. Voilà quelqu’un qui connaissait la force des mots. Celui qui possède le langage obtient le pouvoir. Le respect. L’humour aussi. C’est la douce morale du film d’Ivan Attal, que l’on attendait pas à ce niveau là: une surprise prolixe mais plaisante.

Car faire un film sur le verbe est toujours quelque chose de courageux… au cinéma. Montrer ce qui ce dit, s’apprend et s’exalte. Voilà la mission de Le Brio où une jolie étudiante toute fraiche se retrouve entre les griffes d’un vieux professeur sulfureux, qui aime souffler sur les braises de la société. Pour éviter d’être virer de son université de droit, le professeur doit prendre en charge la jeune fille pour un concours d’éloquence…

Le récit n’est pas nouveau. Il va nous montrer que le mentor n’est pas si raciste. Il va nous suggérer que la jeunesse n’est pas si désespérante. Bref, pour Ivan Attal, l’ascenseur social fonctionnerait encore. Les gens qui montent dedans ne peuvent pas se blairer mais bon, avec un peu d’ouverture d’esprit, on arrive à tout.

Daniel Auteuil en ersatz d’Eric Zemmour, ca fonctionne! Camelia Jordana en actrice, c’est une excellente nouvelle. Elle est resplendissante et impressionne. Tout le casting est réussi et le cours oral prend de la valeur au fil des minutes.

Car Attal ose un constat social ce qui est trop rare dans une comédie française. Il profite de tous nos maux pour fêter les mots. La rhétorique et la prononciation deviennent des enjeux de société. Il donne une petite leçon simple et efficace à travers son concours entre apprentis avocats. Les clichés et les mésententes se corrigent avec les mots et les discussions. Louable morale!

Le film fait du bien car Attal n’est pas un pessimiste: son film est maladroit dans sa dernière partie, trop entendu. C’est encore un feel good movie qui dit des choses et juste pour cela on doit saluer cette oeuvre sensible comme un courageux film français. Bah oui, on en est là! Un divertissement qui a des choses à dire, ce n’est pas tous les jours que l’on voit chez nous!

Avec Camelia Jordana, Daniel Auteuil, Yasin Houicha et Nicolas Vaude – Pathé – 22 novembre 2017 – 1h35

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