Art-scène, Théâtre

Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi

sony

Hommage et témoignage d’un grand nom de la littérature africaine, la pièce résonne avec force dans l’actualité comme un appel à l’audace et à l’engagement.

« Métier : homme, fonction : révolté, nationalité : afro-humaine. » C’est ainsi que Sony Labou Tansi voit son identité projetée sur la scène du Tarmac à l’occasion des 20 ans de sa mort. Crée par Bernard Magnier, son ami et fidèle lecteur, la pièce rassemble des textes et éveille la curiosité autour de l’œuvre et de la personnalité du poète romancier.

« L’idée était de présenter les différentes facettes de Sony : ses engagements, son côté farceur mais aussi mystique et parfois grave. Sans édulcorer la réalité de sa vie, le spectacle résonne toute particulièrement dans l’actualité», confie Bernard Magnier, directeur des Lettres africaines dans la maison d’édition Actes Sud et conseiller littéraire pour le Tarmac.

Sony Labou Tansi, né Marcel Nsoni en 1947 en République Démocratique du Congo, a noirci des pages, transmis un savoir, combattu les injustices fragilisant le continent. La pièce porte la voix de cet homme pour qui les frontières se dessinaient par les fleuves et les rivières. Un amoureux des mots, auteur engagé comme engageant, insoumis et farceur. Elle relate sa destinée, ses combats, son attachement à la terre africaine.

Deux comédiens sur scène. Marcel Mankita joue Sony Labou Tansi et porte sa parole. Il nous révèle ses différentes facettes avec malice, intelligence et provocation. Crisse Niangouna incarne un lecteur, autrefois Bernard Magnier lui-même, bouleversé par l’œuvre de l’écrivain.

Mis en scène par Hassane Kassi Kouyaté avec sobriété et esthétique, rythmé par des airs de rumba congolaise, Sony interpelle. « Je ne sais pas obéir », « j’en appelle au rire de sauvetage », « les mots revendiquent leur droit à la parole », « je sais que je mourrai vivant ». Des projections de vidéos et d’images apportent une modernité bienvenue à ses mots.

Titre de l’une des pièces du grand auteur africain d’origine congolaise, Une chouette petite vie bien osée retrace le parcours d’un homme engageant. Sa parole réveille les consciences et mérite une plus grande reconnaissance. Pari réussi dès la sortie, on passe à la librairie du Tarmac pour se plonger dans l’œuvre de l’auteur.

« Qu’elle vous soit laissée sauve, pleine et entière. A une condition : que vous fassiez de votre petite vie une chouette petite chose bien plus louable que la honte de foutre le terrorisme et la conjuration (…) Faites de cet endroit un lieu de prospérité, de culture et de progrès. » Extraits de la pièce Une chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi.

Jusqu’au 14 février 2015

au Tarmac

159 avenue Gambetta – 75020 Paris

 

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