Art-scène, Spectacle comique

Roukiata Ouedraogo, Je demande la route


Un one woman-show qui fait éclater les rires et éveille les consciences, du Burkina à Paris.

​Des bancs de l’école au Burkina, aux chroniques sur France Inter en passant par le salon de coiffure, le cours Florent et la chambre sous les toits, Roukiata met en scène avec auto-dérision son parcours. Chacune de ses aventures est l’occasion d’une réflexion drôle et délicate sur les décalages culturels entre la France et l’Afrique.

Il fait bon faire une pause avec Roukiata, on se sent comme au Burkina. On retrouve les expressions, les intonations. L’humoriste s’étonne ainsi que les hommes en France offre des fleurs et pas de la nourriture comme en Afrique. « Vous avez une drôle de façon de draguer en France. Des fleurs ! Mais qui vous a dit que je mange ça ! La drague passe le ventre avant le cœur »

Son quatrième spectacle est l’occasion d’évoquer des sujets plus épineux, les limites de la mondialisation, l’excision, les préjugés, la solitude, le froid qui chicotte, le manque des proches, la perception des attentes de part et d’autre.. Sur scène apparaissent les personnages qui l’ont conduit à être ceux qu’elle est, par leur présence ou leur absence. Au terme de ce parcours initiatique c’est une Roukiata devenue une femme accomplie et sûre de ses choix qui reviendra au pays, retrouver les siens.

1h30 d’humour, de finesse, de réflexion intelligente sur le monde

Il lui en aura fallu du courage, de la persévérance, de l’autodérision pour s’affirmer et faire sa place en France. Mais elle en eût et son spectacle est une leçon de vie pétrie d’amour pour son pays. Elle partage ses histoires des Mossis, ses exceptions culturelles comme la parenté à plaisanterie : le mode de résolution des conflits par la plaisanterie (ah si seulement il pouvait s’appliquer ici aussi).

On en sort avec le sourire, l’énergie de poursuivre ses rêves et de tracer son chemin. Salle comble à Paris, elle est attendue pour fouler les planches d’Avignon. Bravo l’artiste !

Texte et mise en scène : Roukiata Ouedraogo, Stéphane Eliard
Festival Off d’Avignon 6 au 29 juillet 2018, Théâtre du train bleu

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