Vu à la télé

Les yeux dans le fillon

Amis désespérés par toute la classe politique, camarades manifestants quand c’est la gauche au pouvoir ou quand c’est la droite, de toute façon jamais contents tents tents, nostalgiques du mitterrandisme à la belle époque du sans chaine info, du sans internet, du sans mobile, du secret de Mazarine bien gardé, amoureux glam du temps où un mec était chef de parti depuis 20 ans tentait sa chance aux présidentielles 5 fois et finissait enfin par être élu, et bien … vous n’avez pas fini d’en chier, et c’est bien fait pour vous.

Et oui, déjà, nous bons français, pourtant méprisés outrageusement par tout ce qui ce qui se fait de plus beaufs outre-Atlantique nous avions cru bon de nous emballer comme des texans primaires pour la course à l’élection américaine, d’ailleurs à l’occasion de Thanks Giving, nous souhaitons bien sûr une très belle fête à toutes les dindes américaines et elles sont nombreuses, et vla ti pas, qu’après l’élection de l’aut’ blaireau de Trump (non le blaireau n’a pas de trompe, c’est une expression), nous avons de suite enchainé avec nos primaires de droite et de droite, premières du nom, dans notre bonne vieille France.

Débats aux couteaux de cuisine en mousse, une seule femme sur sept candidats, un dénommé Poisson qui, une fois allié avec Trump, aurait pu créer le mouvement « Hippocampe », le retour du retour du retour de Sarkozy III, le très funky youpi wow trop jeune déglingo Bruno Le Maire, donc forcément pas président, si Maire, cimer, merci pour tout, au revoir, le roi des boulangers Jean-François je sais pas Coppé jusqu’à 1€, soit le prix d’un pain au chocolat, ou presque, non pas dix fois moins Jeff, fais un effort merde, bon pour la peine tu feras 0,3% ; le super jeune trop j’ai déjà gagné d’avance à quoi bon faire l’effort de venir même au débat, j’ai nommé Alain Juppé, dont les supporters aimaient à brandir des pancartes AJ, mais non puisqu’on vous dit que 71 ans c’est AJ du tout, et pour finir, le mec que personne n’attendait, le king de la déconne, le super open sur le monde gay-lesbian, le chantre du Durex, le fou furieux du slip en mode quand un homme met sa verge de type zizi dans le vagin de type zezette d’une femme, le plaisir doit être très secondaire, l’essentiel n’est pas de participer, mais bel et bien de procréer, de donner vie, d’offrir cet enfant à Dieu, que Dieu nous bless, que le god bless la république, mais pas trop fort merci d’avance, la République est très sensible de l’arrière train.

A gauche, c’est Beyrouth, à gauche de la gauche c’est MélanRonchon jamais content tent tent, à droite de la droite, Marine se marre sans ruminer, et Macron, pas con, a décidé de faire une primaire ouverte avec lui-même avec du coup une probabilité non négligeable de la gagner.

Au soir du 1er tour, malgré les baffes, malgré LA surprise de voir la droite avec la tête dans le Fillon, après le départ d’un Sarko presque soulagé de se barrer là-dessus, le constat était unanime, répété 63 fois sur la seule BFM TV (si si j’ai compté, je sais j’suis con) « C’est une réussite avec toute cette participation, c’est magnifique, les français veulent de l’alternance, car la France souffre, la France a peur, la France est désespéré »…l’ennui, c’est que cette histoire d’empathie d’élus de droite pour la soi-disant souffrance de la France, était souvent proférée par un « soutien de » (comprenez un mec qui a eu soit le nez creux et qui va être ministre, soit qui s’est gouré de cheval, et va en chier au moins 5 ans) devant les caméras d’une chaine info, avec en arrière plan des militants s’empiffrant de petits fours, coupette de Champagne à la main, même chez les perdants, avec l’option obligatoire vêtement Cyrillus et raie sur le côté…forcément, ça ne sent pas des masses le pif dans la « vraie souffrance »…si tant est que la France soit au bord du chaos, à deux doigts de l’explosion, de l’exode, de l’effondrement, les rues des villes ras-la gueule de monde avec les bras chargés de cadeaux de Noël l’après-midi du second tour saupoudrés ladite thèse d’un subtile doute. Passons, admettons, laissons dire.

Après que les deux camps qualifiés pour le deuxième tour se soient foutus sur la tronche par radio interposée, des sous-entendus sur un Fillon pas très loin des théologies de Msgr Barbarin pour les uns, et un Juppé quasiment Che guevariste pro-daesh pour les autres, vint le temps du débat de l’entre deux tours…

2h de débat dans le fun, animé dans la gaudriole la plus totale, un vrai combat avec des moufles, et surtout, surtout, des échanges de grand malade sur le futur du pays du futur de l’avenir. En résumé, ouaiiiiis il faut supprimer les 35h payés 37 mais mettre en place le 39 payés 35 ou 37, oui c’est possib dit l’un, non c’est trop car pas assez dit l’autre, et puis il faut que les fonctionnaires soient 500 000 de moins, non 300000, donc 250000 c’est mieux, oui tiens c’est bien ça comme chiffre, que la sécurité c’est important parce que les français ils souffrent parce que c’est la guerre en fait et toi sombre con tu t’en rends pas compte mais oui c’est la guerre mon pote et ouaiiiiis donc c’est pour ça qu’il faut changer le régime de santé de l’histoire de France dès le CE2 en leur faisant faire de l’apprentissage boucher-charcutier en leur mettant des uniformes et qu’ils soient plutôt catholiques pour devenir policier municipal jusqu’à 65 ans au moins, voilà ; enfin si j’ai bien compris.

Le tout en faisant référence à Tchatcher et à De Gaulle, comme deux dieux, encore, et oui, qui, comme chacun sait, à l’ère du numérique et d’une profonde mutation de la société pour les siècles des siècles, amen, étaient juste des Steeve Jobs en puissance, ou pas. Pour parler monde idéal et évolution, on revient toujours sur le principe du « c’était mieux avant », à croire que reculer est la meilleure façon d’avancer…euhhh…oui je sais ça ne veut rien dire mais finalement suis-je si loin des dires et des pensées.

Bref, une chose est sûre ma bonne dame, c’est que tout ça ne fait que commencer, on va en prendre pour 6 mois, des combats de moufles il y en aura d’autres, Florian Philippot, viendra toujours déverser ses idées sur des prises de parole de la veille, n’oubliez de marcher dedans du gauche ça porte bonheur, Manuel tuera-t-il François, non pas lui, l’autre François, oui pour être président faut s’appeler François, à moins que François du Modem, non très numérique aussi tiens, y aille…oui, tout ça ne fait que commencer…

Vive la République, j’vous embrasse.

Previous ArticleNext Article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

? * Le temps imparti est dépassé. Merci de saisir de nouveau le CAPTCHA.