Vu à la télé

Je suis je suis je suis…nous sommes?

« Je suis je suis je suis…nous sommes, non ? »

Voilà, une semaine après un vendredi noir, un 13, pas de bol pour les angoissés anxieux dudit jour maudit ou les superstitieux, les cons de Daesh leur auront donné raison pour de bon, encore une gifle sous la joue frêle de la démocratie, encore une baffe sur la nuque de la liberté, encore un coup de Kalachnikov (à ne pas confondre avec l’expression populaire d’un 1er samedi du mois à minuit…mmmm j’te mettrai bien un coup de kalach Nicole !) dans le buffet d’innocents, encore des éditions spéciales et des réseaux sociaux en mode alerte rouge, et souvent alerte sang, mais trop souvent alerte conneries où quand toute la France, même quand elle n’a rien dans le cerveau, voire rien dans le cervelet, voire qui n’a pas de cerveau, se met à y aller de son post ou de son tweet.

J’en veux pour preuve, en fait j’en sais rien, quoique, mon gentil mot doux et bienveillant, quoiqu’acide version j’ai pas mis de sucre dans le jus de citron de ma plume numérique, adressé à Louis Sarkozy sur ma page Facebook « L’œil de Romestebanr », vue (lue ?) par 300 000 personnes, qui, si vous prenez le temps de lire les quelques 500 commentaires, vous donneront un aperçu savoureux de la graduation de l’intelligence communautaire avec sa petite cinquantaine de messages « constructifs », ouf, mais aussi et surtout, à mon grand regret, ses 258 « casse toi ptit con » ou l’art du running bashing, ses 54 « batards encul*** t’es bien le fils de ton père », les 72 versions en quadricolore façon amalgames joyeux du type « Et si ton père l’avait pas reçu Kadhafi, bah on n’en serait pas là, et en plus j’aime pas sa gueule, de toute façon c’est tous des pourris, ouais d’abord et c’est le 1er qui le dit qui y est », en passant par des –cette fois-ci pour ma tronche- « Sale gauchiste de m****, t’es pas mieux que lui, tu discours mais tu ferais mieux de prendre un fusil si t’es un homme, voire le nucléaire, de toute façon ton post est creux, j’ai perdu 20 secondes à le lire »…chose à quoi j’ai répondu avec amour et tourterelle que je remerciais d’avoir fait court car j’avais perdu 20 fois moins de temps à lire les leurs…douce France, cher pays de mon ennfffaannnce.

Je vous fais grâce des messages privés de frontistes ou mieux, de Fdesouche, donc nés -25000 avant JC, ou, à l’inverse, des pro-daesh qui m’ont promis de me retrouver pour m’éclater ma « petite » gueule (moi qui pensait trainer une réputation de « grande gueule », c’est la fin d’un mythe) ; vas-y mec, je t’attends, en revanche achète toi des testiboules avant car j’ai bien peur de te faire sauter ce qu’ils te restent de dents de lait…en te remerciant.

Bon, mis à part ce feed-back et analyse sur mon propre sort, à la limite bien fait pour moi, en fait j’en sais rien, quoique, il n’en reste pas moins vrai que les attentats du désormais figé glacial dans le marbre « 13 novembre » auront aussi donné lieu à un marathon médiatique télé-radio (soit dit en pensant et en passant, nous avons à cette occasion appris que Bruce Toussaint dort à I-Télé car, tout en animant la matinale, le mec était sur le plateau à 23h30 le vendredi soir) avec son lot d’alertes folles et de vidéos amateurs avec voix off par-dessus, mode narratif et angoissant, « il est 21h43, quand soudain, Francine, concierge équipée d’un appareil portable qui fait de la vidéo comme une pro, du haut de son 2 pièces cuisine du Boulevard Voltaire, entend des bruits de détonation, en fait, là elle se dit, ah bah c’est la guerre, et elle n’a pas tort (…) des corps par terre, des blessés, mais aussi un grand élan de solidarité car Francine a hébergé toute la nuit les deux jeunes SDF qui faisaient la manche devant le Bataclan depuis 6 mois mais que, cette fois-ci, elle a décidé d’héberger…».

D’ailleurs, vu le flux de vidéos amateurs en mode journalisme de terrain grand reportage avec ma voix qui dit « oulalalalalalala, mais c’est quoi, oulalalalalalala j’ai peur » présents sur les chaines infos et dans les JT, on imagine assez bien le marché mode mercato économie fructueuse, ou pas, j’en sais rien, quoique, du deal entre les patrons de rédactions et tous les amateurs « vendeurs » d’images de bon goût…j’espère juste que les fonds sont reversés à des associations caritatives ou de soutien aux victimes d’attentat, qui permettront, par exemple, à la sœur d’un de mes amis de pouvoir payer la réparation psychologique de Jeanne, 3ans, et Marius, 9 ans, orphelins de leurs parents depuis vendredi soir et qu’elle héberge faute de grands-parents…et donc désormais de parents…mais aussi de structure sociale…

La simple description des faits, déjà suffisamment hard, plus que des images qui sentent le sang, ne suffiraient-elles pas…ou pas, j’en sais rien, quoique.Enfin, paradoxe populaire, et pour réflexion à froid, nous, même moi, j’avoue, avons hastagué comme des foufous des #jesuis #jesuis #jesuis, dans le désordre Paris, France, Charliencoreunefois, j’en passe, où t’en pronant, et c’est tant mieux, l’unité et la solidarité…

Pour moi, mais ça reste mon avis à la con, en fait j’en sais rien, quoique, les mots unité, solidarité, voire liberté, voire égalité, et de surcroit fraternité, s’associent plus symboliquement avec un #noussommes, voir plus simplement avec un #nous… Si l’on mixe les réactions sous mon billet acide, les #jesuis, les ventes de videos amateurs aux média (non non pas les sextapes de Valbuena qui du coup paraissent peu de chose finalement, et encore un bon vieux 5 minutes de Jackie et Michel) et, a contrario des chants de Marseillaise des anglais dans les stades, chapeau les mecs, les huées dans les travées de l’Assemblée Nationale…oui, on pourrait presque croire que finalement, même en de telles circonstances le #jesuis surpasse amplement le #noussommes ; enfin ça reste mon avis à la con, en fait j’en sais rien, quoique.

En tous cas, près de 500 de nos frères, sœurs, amis, français, de nous, ne seront plus jamais les mêmes, et 130 d’entre eux, ne sont plus tout court, j’en pleure encore, j’avoue.

Allez, j vous embrasse, et à l’image des pompiers, ambulanciers, urgentistes, taxi gratuit un soir d’horreur, flics, mecs du RAID, médecin, infirmières, concierge, oui malgré tout, volontaires, restaurateurs dans le 11ème soudainement secouristes, et j’en passe, bravo les mecs, bravo les filles ; oui, soyons unis, soyons nous, vraiment bordel de merde, et ce coup si j’en suis sûr, quoique.

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