Musique, Rock

The Getaway

Onzième album des caoutchoutesques Red Hot. Ils ont dépassé la cinquantaine. Peuvent ils encore défendre une fusion en ébullition, qu’ils savaient parfaitement pimenter?

Finalement les Red Hot sortent peu d’albums. Cela fait cinq ans depuis I’m with you, leur dixième et décevant album. On entendait bien le coup de fatigue dans cet album où les musiciens se posaient bien des questions sur son éternel adolescence et sa fusion qui mélange rap, funk, metal et compagnie.

Blood Sugar Sex Magic, c’était il y a 25 ans déjà. Depuis le bassiste Flea est toujours aussi remuant mais un peu moins vaillant. A cause de lui et d’un accident de ski, le nouvel album a dû être retardé. Ils ont atteint la cinquantaine. Seul le guitariste est vraiment jeune. Complice du troublé John Frusciante, Josh Klinghoffer assure sans grand charisme. Mais il est difficile d’exister entre les trois mammouths du rock!

Pourtant on apprécie mieux sa partition dans The Getaway. Il apaise. La six cordes ne s’acharne pas à muscler les titres beaucoup plus calmes que d’habitude. Ce n’est pas si mal. Le groupe rappelle qu’il sait écrire aussi de jolies mélodies, toujours claquées par une basse meurtrière et la batterie folle de Chad Smith.

Mais les Red Hot ne court plus avec une cure de jouvence qui n’existe pas de toute façon. Ils assument leur âge, leur expérience, et de nouvelles envies. Ca ne va pas plaire à tout le monde mais ils font preuve d’intelligence. Le son est beaucoup plus doux. DangerMouse, producteur à la mode, a remplacé le poilu Rick Rubin, producteur de légende, complice du succès du groupe.

Ils se savent désormais abordables et moins rebelles qu’avant. Ils laissent la place à d’autres et tentent des chansons plus pop mais aussi baroques car ca part encore de nombreuses directions. Le groupe découvre les nuances et la retenue. Il y a encore de l’énergie. Quelques décharges rock subsistent malgré tout. Mais les tatouages et les muscles ne sont plus nécessaires.

Anthony Kiedis chante toujours bien. Le troisième âge pourrait guetter les Red Hot mais on ne pas n’ont plus lutter contre le temps. Ils l’acceptent et renouvellent finalement leurs habitudes funk rock déglingué et survolté. Un peu de zenitude, chez ces Californiens énervés, c’est assez nouveau. Une révolution tranquille!? Certains peuvent prendre exemple!

Warner Bros – 2016

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