Musique

Du lourd, du heavy mais du bon aussi

Est-ce que vous êtes en plein régime post fêtes de fin d’année ? Le foie gras fut délicieux. Les huîtres furent propres de toute toxine. La bûche fut débitée avec gourmandise. Le champagne fut un doux gargarisme. Bref, vous avez la peau du ventre bien tendue : merci petit Jésus !



Nous faisons de même ici avec des disques de saison : pas toujours digestes mais pas désagréables non plus. Petit par la taille, Neil Hannon est un grand habitué des morceaux épiques servis par un orchestre furieux ! Grand compositeur, le leader unique de Divine Comedy a parfois mis en transe les cuivres, les violons et les effets les plus grandiloquents pour une pop ultra lyrique.

Il est nettement plus calme aujourd’hui mais il conserve son talent pour la grosse farce mélodique avec la musique du blockbuster sucré, Wonka. On reconnaît de toute évidence son style sur les morceaux chantés où l’amertume de son écriture se cache derrière des petites pièces de comédies musicales plus que charmantes.

C’est un peu tarte mais ça nous change des chansons de Noël qui nous assomme chaque année. Là, il y a un peu de fantaisie et le travail avec Joby Talbot est tout à fait abordable. C’est tout à fait hors du temps et sans nostalgie, le disque est une vraie bonne comédie musicale à l’ancienne. Comme Noël : c’est toujours un peu pareil.


Tout comme la musique copieuse de Mars Red Sky ! Le registre change : finies les ritournelles joyeuses. Place à un plat de résistance bien chargé : le trio vient de Bordeaux et va nous saouler de musique stoner !

Les rythmes sont lourds et on devine la transpiration du trio sur chaque morceau. Comme le montre la couverture de leur nouvel effort, Mars Red Sky fabrique un rock marécageux, reflet d’un état d’esprit et d’une volonté d’enfoncer l’auditeur dans une atmosphère lourde et électrique.

Pourtant cet album se visite avec plaisir. Car le trio développe une idée fascinante autour de leurs instruments poussés à la saturation. Ça cogne. Ça vibre. Ça ne laisse pas indifférent. L’ambiance n’est pas vraiment apaisée mais elle fascine d’un bout à l’autre. En fin de repas, c’est peut-être un peu lourd mais on reste surpris par la consistance de ce pur produit français.



Ceux qui surprennent encore, ce sont les filous de la FFF. Comme cadeau de Noël, Marco Prince et ses copains sortent un album tout beau tout neuf ! En plus, il est excellent. C’est la petite sucrerie pour faire passer le reste de cette période pantagruélique !

Plutôt que de faire dans la surenchère, les retrouvailles, plus de vingt ans après un album quelconque, se font dans une simplicité désarmante. C’est juste du bon son. La French Fonck Federation ne fait plus dans la mélodie boursouflée et on se surprend à apprécier de nouveau leurs ruptures de ton et leur talent polyglotte.

Leurs cocktails musicaux ne sont pas les plus nuancés mais ils ont toujours une saveur extravagante. Avec leurs qualités et leurs défauts, le groupe s’amuse encore à se secouer et nous remuer. C’est parfait pour digérer les copieux festins en s’improvisant roi de la piste et de la soirée.

Après tous ses excès en tout genre, place au January Dry : la prochaine chronique se fera autour d’une guitare sèche, un violon usé et une bonne tisane. Encore une autre vision de la musique et de ses bienfaits !

Neil Hannon Joby Talbot – Original Soundtrack Wonka
Mars Red Sky – Dawn of the Dusk
FFF – I Scream

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