Musique, Rock

Harlequin

Harlequin se reconnait à son habit coloré. Les tons automnaux de l’album nommé Harlequin mettent pourtant de la couleur resplendissante dans notre petite tête bien sonnée par l’actualité.

Car il y a là matière à rayonner et se réjouir. L’album de Alex Izenberg nous fait sourire d’abord par son apparente politesse. L’homme semble apprécier les songwriters des années 60 et reprend leurs harmonieux tics: belle voix claire. Orchestration pointilleuse. Un piano en tête. Des bidouillages élégants et psychédéliques.

Tout d’abord, l’album est une machine à remonter le temps: Comme Ben Folds ou Sufjan Srens, il impose une fausse légèreté d’écriture qui a la force de nous laver la tête de toutes les mauvaises nouvelles et les idées noires. Alex Izenberg fait du rock en robe de chambre avec quelques copains geeks. Il est atypique et on ne peut pas se plaindre de cela!

Il fait penser à Scott Walker pour la douce expérimentation et Brian Wilson pour la folie douce. C’est du bel ouvrage. On devine tout le tricotage artistique, au fil des chansons qui s’articulent bizarrement mais avec passion. Le Monde ne tourne pas très rond. Mais Izenberg montre que ce n’est pas forcément une mauvaise chose: ces compositions sont un peu baroques, barrés. Les instruments sont parfois en révolte mais il en sort toujours quelque chose d’élégant. C’est aussi ça l’art: ca donne de l ‘espoir.

En tout cas, le recyclage du musicien est habile et nous entraîne vers de belles utopies musicales, où la dissonance a sa place et les rêves aussi. On sent que cela cogite sur les morceaux. Izenberg cherche vraiment l’originalité. Il veut ne ressembler à rien d’autres, que d’illustres et éloignés aînés. Il les imite à la perfection. Les couleurs changeantes de l’album nous subjugue. La petite comédie de Alex Izenberg est irrésistible même s’il en fait trop. Le trop peut être l’ennemi du bien mais ici la performance est réellement spectaculaire dans le bon sens du terme. Avec lui, le mois de novembre est un peu plus rayonnant!

Domino – 2016

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