Art-scène, Danse

deGeneration, Hofesh Shechter, Abbesses

DeGeneration
On pourrait regretter les redondances du chorégraphe Hofesh Shechter…
Ce serait omettre dans son travail la nécessité de faire Répertoire, pour inscrire ou retenir une mémoire qui échappe et revient toujours au présent…
Dans le programme présenté au théâtre des Abbesses, il a transmis aux huit jeunes recrues de sa compagnie fondée en 2008 les pièces Cult et Fragments, écrites en 2004 et 2003. Suit la création Disappearing Act.
On y repère la constance d’un vocabulaire gestuel: épaules en avant, dos rond-tête basse-bras ballants comme somnambules, travail au sol  qui glisse sans bruit comme les enfants la nuit…
Pour décor principal, une lumière basse d’où s’échappent des ombres fantomatiques; et de la brume, comme l’air poussiéreux après des tirs de mortier.
L’autre stéréotype de Shechter est l’environnement sonore, qu’en tant que batteur, il scande dans un rythme pleinement confondu aux pulsations du mouvement.
N’est-ce pas lorsqu’un chorégraphe se reconnaît par ses tocs, obsessions monomanes, qu’il est devenu un Auteur?
La danse de deGeneration évoque les danses guerrières. Ces jeunes interprètes à l’énergie débridée apparaissent dévoués à l’ensemble; Disappearing Act à la fin du propos semble conclure sur le Groupe comme seule forme de survie…
La répétition formelle pourrait s’entendre ici comme un martèlement ou une démarche de conservation:
dans quelque obscurité, on danse en avant-plan de la guerre…
On retrouvera la compagnie d’Hofesh Shechter au festival d’Avignon.
du 4 au 20 Mai 2015
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