Cinéma

Top Gun Maverick, Joseph Kosinski,

Rappelons nous un peu le monde d’avant: il y avait des super héros qui envahissent les écrans et les sommets du box office. Nombreuses furent les stars de cinéma à finir dans des séries B sans envergure. Hollywood ne veut plus des acteurs à l’ego surdimensionné. Finis, les films d’action old school avec de la grosse vanne et des méchants risibles. Les effets spéciaux ont terminé de remplacer les cascadeurs…

Le dernier résistant semblait être Tom Cruise, éternel sourire d’un âge d’or d’Hollywood, qui se joue, tel un Belmondo scientologue, des dangers, pour de vrai, dans la série des Mission Impossible.

Puis il y a eu la Covid 19. Les plateformes sont devenues la règle. Les cinémas ont supporté une fermeture sans fin et les blockbusters se dégustent sur petit écran. Mais Tom Cruise, qui a souvent fait preuve de ténacité, veut encore y croire. Il revient avec Top Gun, son égo et cette incroyable croyance dans le film populaire, simple et efficace.

A 60 ans bientôt, le comédien devient le dernier dinosaure d’un cinéma qui échappe au numérique, et conserve l’idée du grand spectacle. Il y a donc tout cela dans cette suite du film pompier de Tony Scott qui a plus d’une trentaine d’années tout de même.

Le célèbre Maverick n’a pas l’âme d’un carriériste mais possède le regard clair d’un homme qui défie la mort avec un certain plaisir. Il est donc un capitaine appelé à la rescousse pour former des petits jeunes afin de réaliser une mission délicate dans un état voyou.

Tom Cruise ressort les lunettes de soleil, la grosse moto, les sous textes homos (mais plus lights), les mâchoires carrées, la belle nana à séduire et les uniformes bien repassés. Ce n’est pas vraiment une suite mais presque un remake dans lequel s’incruste le vieux Tom Cruise face à des têtes à claques qui se prennent pour les meilleurs.

Il visite sa légende et prend conscience de l’exploit du premier film: les avions. Les scènes sont spectaculaires. Cruise prend les commandes et poursuit son obsession: jouer les trompe la mort. Embarquer son public avec lui.

Il le fait bien avec un réalisateur (Joseph Kosinski) qui fait dans la virtuosité et un certain réalisme. On devine que la star et les jeunes qui tentent de le seconder ont pris des risques et des poussées aux fesses assez extraordinaires.

Après la pandémie, le comédien semble être là pour sauver le cinéma fait pour grand écran. Les clichés pleuvent mais rassurent comme un gros doudou que l’on ne trouvait plus dans nos écrans multimédias. Cruise fait le lien entre l’ancien (très jolie scène avec Val Kilmer diminué) et le récent (les moustaches de Miles Teller). Il rechigne à se plier aux dictats du Hollywood d’aujourd’hui et le film semble même se révolter contre les nouvelles normes. On pourrait être pris nous aussi par un certain tournis.

Tom Cruise se voit en guide d’un cinéma bigger than life. Ultime dans tous les points, Top Gun Maverick a tout pour agacer à commencer par sa star omniprésente. Il n’en est rien: on trouve ça renversant, marrant et (presque) intelligent.

Sortie le 25 mai 2022
Action  (2h11)

Paramount Pictures
De Joseph Kosinski
Avec Tom Cruise, Miles Teller, Jennifer Connelly

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