Musique, Pop

Songs of praise

Le premier electrochoc de l’année nous vient évidemment d’Angleterre, avec un disque qui sent bon le fish & chips, la biture et la colère de lads.

Shame sera donc le groupe à la mode en ce début d’année 2018. Ils sont jeunes. Ils sont fougueux. Ils sont tellement mal habillés qu’ils sont trop cools pour tous les critiques de la planète. Ils semblent bien vivre dans les années 80: sur les photos, on dirait les contemporains tout aussi tourmentés de Joy Division.

Les premiers titres nous plongent réellement dans le bouillon supersonique du post punk british. Mais ils restent néanmoins modernes car la rage du chanteur est bien celle de notre époque. Ils sont juvéniles mais ils maîtrisent avec une incroyable dextérité leur énergie.

Les Anglais sont toujours très forts pour nous sortir de jeunes groupes biberonnés à la culture pop de leur pays. Là, c’est impressionnant. Le chanteur Charlie Steen est un aboyeur de première. Il permet pourtant à ses copains de s’amuser musicalement.

Ils aiment les années 80; cela s’entend mais il est vrai qu’ils empruntent à beaucoup d’illustres ainés sans en avoir l’air. On est époustouflé par le souffle puissant et bien chargé de Steen qui pourrait être un membre de la famille Gallagher: un working class hero dans toute sa splendeur. Shame pourrait avoir toutes les qualités sonores et mythologiques pour être le premier groupe post Brexit pur et dur.

C’est un peu plus que la démonstration du rock garage, sous genre très à la mode chez les indépendants que l’on écoute dans cet album pas du tout honteux. Au fil des titres, il y a une sorte de lyrisme, de cinématographie qui se ressent. C’est un bordel finalement bien organisé et qui nous fait vraiment le don d’un sentiment, d’une émotion. C’est toute la classe typiquement britannique que l’on retrouve dans ce premier album spectaculaire.

Evidemment, aussitôt apparus, il peut avoir de fortes chances que les héros de Shame disparaissent après un succès ravageur mais il est vrai que cet album est marquant et a moyen d’être une référence dans les années à venir

Dead Oceans – 2018

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