Folk, Musique

Process

Bon alors, puisque le président des Etats Unis ne veut plus que rien quitte et/ou rentre sur son territoire, les Américains n’ont pas remarqué que le R&B venait de se faire la malle chez les Anglais. Bon eux, ils ont le Brexit mais aussi un diamant de la soul qui ne demande qu’à se tailler vers le succès!

Sampha n’est pas un inconnu. Producteur, il a ses entrées chez ce gros panneau publicitaire, Kanye West et ce beau gosse de lycée, Drake. Il compose mais surtout, il aime prendre son temps pour batir des morceaux complexes mais agréables. Il n’est pas insensible au succès mais sa musique a un prix.

Depuis 2010, il s’est fait brillamment remarqué mais il aura fallu sept longues années de réflexions pour que son premier effort arrive enfin dans les bacs. La déception pouvait être grande? Pas du tout, il réalise un petit bijou de R&B bien dans son temps et ses baskets!

Le gars sait se servir des sequenceurs et d’un ordinateur mais d’abord il sait écrire une chanson. Il peut jouer sur le coté guimauve du genre mais il ne va pas glisser dessus. Il va ajouter une saveur un peu particulière. Le tite Like a Piano file le frisson avec une économie de moyens qui va faire pleureur les champions des charts, adeptes de la grosse larme qui coule sur la joue. Et que dire de Take Me Inside!?

Son disque chipe les tics de la soul et tous les genres qui en découlent: il jongle avec une facilité déconcertante. L’émotion pointe son nez très souvent. Le style est très codifié. Il arrive à s’en décoller en quelques notes. Il propose des structures nouvelles et sort quelques surprises que l’on pensait impossible.

Le petit mélange d’électro et de voix, tel est le secret à peine caché du chanteur de Londres. Le disque possède une humilité qui n’existe plus. Sampha se consacre entièrement à sa musique et ses dix titres sont visiblement très travaillés. Il a mis le temps mais aussi un énorme talent qui se déverse sur dix chansons en or, qui nous réconcilient avec tous les excès de ses copains yankees.

Si tous ses disques sont aussi surprenants, on veut bien encore attendre sept ans pour avoir le prochain…

Young Turks – 2017

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