Cinéma

Mon crime, François Ozon, Mandarin Cinéma

Mon crime, le nanar de la semaine !

Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai confondu Dominik Moll et François Ozon, ce qui m’a conduit à voir Mon crime, le nanar de la semaine ! Heureusement qu’avec le Printemps du cinéma, la séance ne m’a couté que cinq euros…

L’argument en quelques mots : pour gagner en notoriété, une jeune avocate désœuvrée convainc sa comédienne ratée de copine de s’accuser du meurtre d’un producteur à la Harvey Wenstein. La stratégie est bonne : le procès aux Assises permet au deux comparses d’accéder à l’argent et à la célébrité.

La production disposait d’un budget conséquent (7,8M€ !) qu’elle a dépensé en bonne partie dans le cachet des comédiens (sans parler des 400 000€ gagnés par le réalisateur dans l’histoire…). Ils sont venus, ils sont tous là pour ce que les journalistes présentent comme la comédie française de l’année, qu’il estiment bien plus fine et drôle que l’Astérix de Guillaume Canet.

Il y a Dany Boon, André Dussolier, Daniel Prévost, Régis Laspalès, Fabrice Lucchini, Michel Fau… et ils ont même ressorti Franck de la Personne de son placard (situé à l’extrême droite du dressing). Inutile de dire qu’il y a aussi Isabelle Huppert car elle est de toutes les productions françaises et ne peut s’empêcher de mettre son immense (sic) talent au service de gros nanars (en témoigne sa pathétique prestation dans la Syndicaliste, pourtant là aussi saluée par la critique, allez comprendre).
Daniel Prévost donne l’impression de s’ennuyer ferme, tout comme moi d’ailleurs. Pour le reste, on dirait le concours de celui qui cabotinera le plus, concours remporté sur le fil par un Dany Boon à l’improbable accent de Marseille. C’est pire qu’une pièce de boulevard. (Le film est d’ailleurs tiré d’une pièce de théâtre des années 1930.)

Outre les comédiens, les moyens mis en œuvre sont impressionnants. Il y a de très beaux décors, des appartements Art Déco somptueux, des dizaines et des dizaines de figurants (en costume !) et des voitures d’époques en veux-tu en voilà.

Oui mais voilà, cette débauche de moyens ne suffit pas à faire un bon film, loin s’en faut. Il n’y a pas de rythme, aucun intérêt dans la manière dont est racontée l’histoire et les gags tombent à plat (même le running gag de la mort du producteur, dont on a une demi-douzaine de versions différentes). Certes, quelques spectateurs rient, mais tous semblent interloqués par cette fin qui reste en plan. Le film s’achève quand on pense qu’il va enfin commencer.

Et je ne vous parle pas du fond de l’histoire qui est assez écœurant en cette période de libération de la parole des femmes, ces femmes qui – à en croire Ozon – sont d’horribles manipulatrices utilisant à leur profit les travers des hommes.


Sortie le 08 mars 2023
Mandarin Cinéma
1h43

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