Cinéma

Mad Max Furiosa, George Miller, Warner Bros

Du sable, de l’essence et de la furie en pagaille, George Miller continue de confondre tragédie et film d’action avec un nouveau volet de la saga Mad Max, déjanté, intrigant et ridicule aussi.

Du sable, de l’essence et de la furie en pagaille, George Miller continue de confondre tragédie et film d’action avec un nouveau volet de la saga Mad Max, déjanté, intrigant et ridicule aussi.

Il a bientôt 80 ans mais George Miller continue de jouer aux petites voitures et de provoquer des accidents. A sa manière si pétaradante. Le cinéaste n’est pas toujours facile à suivre. Ses choix de films sont déconcertants mais quand il se replonge dans l’univers déglingué de Mad Max, il continue de nous surprendre.

Neuf ans après Fury Road, le revoilà avec une nouvelle odyssée mécanique, centrée cette fois-ci sur Furiosa, personnage interprété d’abord par une charismatique Charlize Teron. Ce nouveau film raconte sa jeunesse et son goût insatiable pour la vengeance.

Encore une fois, cela ressemble à un gros blockbuster décérébré avec des personnages grimaçants, des bruits de moteurs assourdissants et de monstrueuses poursuites. Tout le film est d’ailleurs imaginé comme une immense fuite en avant autour d’un enfant traumatisé qui deviendra une guerrière absolue.

Avec elle, on assiste à des cascades folles et des idées de bastons complètement folles. Jusqu’à la folie. La réalisation est savoureuse, redoublant d’énergie pour nous mettre au cœur de l’action. Miller invente des séquences complètement dingues grâce à une grammaire cinématographique qui rend lisible une vraie folie visuelle et parfois morale.

Car George Miller n’est pas qu’un spécialiste de la cascade chromée, c’est un type qui s’interroge sur le besoin d’archétypes et la construction des mythes et des légendes. Furiosa serait une tragédie grotesque, un peu longue, mais véritablement sincère.

Le film est un peu à l’image de Dementus, le grand vilain de l’histoire, joué par un Chris Hemsworth déchaîné, derrière son faux nez tout aussi grossier. Il est à la fois grotesque et fascinant. Bavard, ce personnage nous met dans un vrai inconfort, clairement voulu par le réalisateur, ravi de ne pas nous ménager, au-delà de la violence appuyée qui fait le style de Mad Max. Les hommes ici sont des bouffons affreux, de grands enfants tristes, des pantins face à des destins trop grands pour eux. Reste la figure iconique de Furiosa, silencieuse et mortelle.

Au bout de deux heures et demi, le spectateur sort déboussolé. La virtuosité y est pour beaucoup mais pas seulement… c’est tout le charme et le plaisir du cinéma de George Miller, auteur vraiment à part

Au cinéma le 22 mai 2024
avec Anya Taylor Joy, Chris Hemsworth, Lachy Hulme et Tom Burke
Warner Bros
2h28

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