Cinéma

L’hermine

De la justice populaire… Par les temps qui courent, ca fait du bien un film qui défend des valeurs et des idées. En plus Luchini est de nouveau un bon comédien !

Peut-être que l’acteur nous surprend car il retrouve le réalisateur Christian Vincent, le complice de La Discrète, le succès qui a lancé réellement sa carrière, il y a des années. Il pouvait en faire des tonnes en jouant un président aigri et fatigué d’une cour d’assises dans le Nord de la France. Il réussit à éviter les écueils avec une intelligence qu’on avait oubliée.

Bien entendu il fait de longues phrases mais le réalisateur le saborde gentiment. Le président râleur, un peu grotesque, devient un amoureux transi lorsqu’il reconnait dans le jury qui l’accompagne pour juger un sordide fait divers, une vieille connaissance dont il était tombé amoureux des années auparavant. Et en face du fauver Luchini, une actrice lumineuse, remarquable dans la série Borgen, Sidse Babett Knudsen !

Il est presque muet. Et il se fait souvent moucher par les autres femmes qu’il va rencontrer durant le procés. Il y a donc l’aventure sentimentale, simple et belle. Tout autour, c’est une étrange projection de la justice populaire qui semble passionnée le cinéaste.

Il oppose l’amour aux lois et aux droits. C’est aussi un film passionné par l’exercice de la justice. Il observe avec tendresse, les hommes et les femmes qui sont choisis pour juger un meurtre franchement dégoutant.

Il y a le président redoutable mais aussi tout ce portrait de la France qui ne manque pas d’enrichir un récit pourtant assez linéaire. Il n’est peut-être pas assez dense et apparaît frustrant mais Christian Vincent a toujours été un réalisateur galant et gentil dans le bon sens du terme. Le procès est douloureux mais il y a des étincelles d’intelligence, de bon sens populaire et de fraternité qui font plaisir à voir et à entendre.

Cela donne un film pour le moins déroutant. Il a l’impression d’aller un peu dans tous les sens mais il respire la finesse qui manque au cinéma français qui s’essouffle sur des comédies standardisées.

Avec Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Corinne Masiero et Eva Lallier – Gaumont – 18 novembre 2015 – 1h38

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