Enième film de la maison Marvel et (encore) nouvelle tentative de redémarrer un peu l’enthousiasme autour des super héros. Avec, cette fois-ci, quatre fois plus d’efforts !
C’est la crise chez Marvel. Depuis Avengers Endgame, le studio essuie des échecs artistiques ou commerciaux. Dans la plupart des cas, ce sont les deux. Après l’intéressant Thunderbolts (qui n’a pas eu le succès attendu), c’est donc aux 4 Fantastiques de rendre un peu de brillance (vintage) à Marvel avant un nouveau retour des Avengers attendu pour l’année prochaine.
Pourtant les 4 Fantastiques sur grand écran, c’est une passionnante histoire du nanar. Il y a eu une première tentative conçue avec les moyens dérisoires du studio de l’impayable Roger Corman.
Puis la 20th Century Fox a proposé une version mignonne avec un diptyque familial, aux blagues potaches et un style sitcom peu engageant. En 2015, une version teenagers s’est totalement plantée et reste encore aujourd’hui un des plus jolies plantages à Hollywood. Bref rien de merveilleux.
Et dix années après ce crash test monumental, revoilà donc la Chose, la Torche Humaine, Mr Fantastic et la Femme Invisible. Des noms un peu kitsch pour une version qui va clairement se tourner vers un style rétro futuriste. Pour faire simple, les super héros évoluent dans le monde de Mad Men.
Dans un multiverse, les 4 Fantastiques sont donc les uniques protecteurs de la Terre. Ils ont de beaux costumes car la technologie n’empêche pas l’élégance et le style. L’American way of life est triomphant et à la tête de ce monde si propret il y a donc la famille fantastique, qui découvre qu’un heureux événement va faire la joie de tous et de toutes.
C’est presque Happy Days finalement. Toute cette joie collective sera stoppée par l’arrivée de la surfeuse d’argent, héraut de Galactus, dévoreur de planète. Ce dernier se verrait bien adopter l’enfant tant attendu (parce qu’évidemment il a des super pouvoirs). Puis détruire la Terre. Cela pose donc un sérieux problème aux 4 Fantastiques.
Pour les habitués de super héros, c’est pas du tout nouveau et tout cela se range dans un formalisme narratif assez déprimant. Heureusement le réalisateur fait des choix qui réconfortent un peu. Matt Shakman, venu de la télévision, a donc une sublime décoration à montrer. Un casting solide et une musique qui donne l’envie d’envahir des planètes inconnues.
Il faut bien tout cela pour une œuvre peu pétaradante. On sera surpris par si peu d’action proposé. Shakman ose espérer que l’on trouvera notre plaisir ailleurs. Ce qui est le cas. On oubliera l’inévitable discours bien pensant sur la famille. Le politiquement correct règne sur cette vision kitsch mais convaincante des années 60. New York n’est plus une ville faite pour être piétinée mais il y a de la vie là dedans et la description est plutôt plaisante. Le charme d’antan !
Pour la visiter, on aura une préférence pour l’acteur Joseph Quinn, qui joue la Torche Humaine. Sa ressemblance “jeune” avec Robert Downey Jr, figure majeure de Marvel (il fut Iron Man et sera le terrible Dr Fatalis, ennemi juré des 4 Fantastiques) est particulièrement troublante, tout comme son personnage, plus intéressant que les autres membres de l’équipe.
On s’amusera aussi du méchant Galactus qui a juste une grosse voix et la taille de Godzilla. Autrement il n’effraie pas grand monde. Et on appréciera aussi la grâce d’une surfeuse d’argent agile. Avec la musique très opératique de Michael Giacchino, ça fait passer le temps. Le film n’est pas une merveille mais a le mérite d’être plutôt bien fichu. Sans être palpitant, il nous fait passer un bon moment oubliable dans une salle bien climatisée.
Au cinéma le 25 juillet 2025
Avec Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Joseph Quinn et Ebon Moss Bachrach – Marvel Studio – 2h10

