Cinéma

Le Daim

Jean Dujardin aime son blouson en daim… cela suffit à Quentin Dupieux pour nous plonger une fois de plus dans son univers absurde, qui pourrait tourner en rond.

Mais la plus belle idée du film, c’est Jean Dujardin. Depuis quelques mois, ces choix de rôles sont très courageux. Le box office ne rend pas hommage à sa prise de risque et ca ne va pas s’arrêter avec le film du prolifique Quentin Dupieux.

Le cinéma de ce dernier est si loufoque qu’il en est déconcertant et même hermétique. Une fois de plus, tout son système semble anti commercial: un film court et austère autour d’une idée folle et simple à la fois.

Georges a 44 ans. Il s’est fait plaqué par sa femme. Il ne trouve son salut que dans l’achat couteux d’un vieux blouson en daim. Ca suffit à son bonheur: non, il voudrait que tout le monde stoppe le port d’un manteau…

Et il devient apprenti cinéaste, avec la complicité d’un serveuse monteuse qui s’ennuie dans un bar au fin fond d’une montagne triste. Dupieux fait de Dujardin, un étrange double, barbu, maladroit et un peu dangereux aussi.

Ce jeu de miroir n’est pas toujours convaincant. Le réalisateur instaure une fois de plus une ambiance étrange, qui joue le contre pied en permanence. Il s’amuse avec la déconcertation voulue. Mais c’est justement ce recul pris par le réalisateur qui gène. On connait la méthode et le style du cinéaste depuis longtemps (Steak date de 2007 tout de même): on n’est plus surpris. On attend juste les excès et les incongruités. Sagement. Avec un peu de paresse aussi.

Reste un Jean Dujardin, génial dans le solitaire qui perd la boule. Le costume lui va très bien. Effectivement il a assez de charisme pour remettre le daim à la mode.

Avec Jean Dujardin, Adèle Haenel, Albert Delpy et Pierre Gomme – Diaphana distribution – 19 juin 2018 – 1h17

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