Art-scène, Théâtre

Hôtel Europe, de BHL au Théâtre de l’Atelier

BHL

Signé Bernard Henri Lévy, le texte profite d’une lecture habitée par Jacques Weber sur les planches du Théâtre de l’Atelier. Un bavardage sans grand intérêt qui parasite la profondeur de ses idées sur l’Europe.

A quelques heures d’un discours qu’il doit prononcer à Sarajevo – 20 ans après la guerre – à l’occasion de la commémoration d’une autre guerre celle de 1914, un écrivain incarné par Jacques Weber nous plonge au cœur de l’agitation de ses réflexions autant que des difficultés personnelles de l’écrivain à «  pondre «  son texte.

Bernard Henri Lévy montre les coulisses de sa prise de parole délicate. Il revisite les heures qu’il a lui-même passé dans une chambre de l’Hôtel Europe de Sarajevo lors de la guerre dont le souvenir continue de hanter le continent autant que lui même. Tout se bouscule dans la tête de l’écrivain. Il évoque Lampedusa et ses naufragés, la guerre en Syrie et ses victimes innocentes, l’Ukraine et les révoltés du Maïdan, la crise grecque, ses banquiers véreux et leurs agences de notation mais tout cela et bien d’autres choses encore de manière si brute qu’il nous perd.

Il aimerait rendre « l’Europe aimable» et nous offre quelques jolis moments de grâce et de calme accompagnés au piano ou d’un air de Pavarotti avec les souvenirs de femmes associés à des villes, des flâneries, des lumières. Mais le texte ne fait pas honneur dans l’ensemble à l’esprit brillant et cultivé de son auteur.

On ne qualifierait pas Hôtel Europe de pièce. Le texte n’est pas vraiment une œuvre théâtrale mais un long cri, un pamphlet. BHL aurait peut être dû écrire une pièce à deux personnages avec un partage de la scène entre l’écrivain et un second personnage plus jeune. Un dialogue intergénérationnel et interculturel aurait donné de l’élan et du sens aux propos de l’écrivain et de l’homme révolté. A défaut on assiste à un monologue qui souffre de beaucoup de verbiage, parfois de vulgarité et toujours d’égocentrisme.

Toutefois et indéniablement il faut saluer le jeu de Jacques Weber qui se donne entièrement. Il a retenu un texte complexe mais oscille sans grande nuance entre calme et agitation. Les choix de la mise en scène ne se révèlent pas toujours heureux avec un écran omniprésent, témoin de notre saturation d’information.

Fidèle traduction de ce qui arrive à chacun d’entre nous qui se concentre sur une idée et en voit 1000 autres surgir, était-ce pour autant pertinent de le montrer sur scène ?

Théâtre de l’Atelier

Durée de la représentation 1h45

de 15 à 39 €

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