Art-scène, Spectacle comique, Théâtre

Gotainer ramène sa phrase, Richard Gotainer , Lucernaire

S’il a pris un peu de bide, l’ami Gotainer n’a pas pris une ride ! Sa gouaille érayée et son accent reconnaissables entre mille n’ont pas changé, ni la qualité de sa plume. Car c’est qu’il écrit mieux qu’il n’y parait, ce grand gamin aux airs d’éternel chenapan !

S’il a pris un peu de bide, l’ami Gotainer n’a pas pris une ride ! Sa gouaille érayée et son accent reconnaissables entre mille n’ont pas changé, ni la qualité de sa plume. Car c’est qu’il écrit mieux qu’il n’y parait, ce grand gamin aux airs d’éternel chenapan !

Avec la complicité de Brice Delage, guitariste talentueux, Richard Gotainer ne chante plus mais récite les textes de ses chansons dont on réalise (si on ne l’avait pas déjà fait dans les années 80-90) qu’elles constituent autant de jolies petites histoires où pointe l’amour des mots et des sons.

Gotainer a un talent de nouvelliste. Il croque en quelques mots notre bêtise ordinaire et nous tourne gentiment en dérision lorsque nous nous transformons en gros con-ducteurs ou quand nous sommes gagas de notre chien.

Derrière la blague pointe parfois le sérieux. Certains textes vieux de trente ans sont encore d’une actualité étonnante : « Quéquette blues » (« je suis sa chose, elle dicte et j’obéis (…) depuis tout petit, je suis son obligé »), « Rupture de stock » (« On en a eu, y en a eu plein, de l’eau, on en a eu à l’époque. Mais là, rupture de stock, walou, tintin, on n’en a plus en magasin, de l’eau »).

En n’étant pas chantés mais dits, ses tubes de jadis se réincarnent en véritables fables. Revenir à l’épure permet de se focaliser sur la qualité des textes, qualité souvent dissimulée sous le fard de la farce. Allez, soyons honnêtes, ce n’est ni Ronsard ni Baudelaire, mais enfin il y a du Trenet dans la façon de jouer avec les sonorités, les allitérations ou autres virelangues.

Gotainer a indéniablement un amour des mots, y compris les gros, pour autant que le vocabulaire soit varié à défaut d’être châtié. Et c’est là que la grossièreté prend une forme d’élégance. La danse des gros mots est, à ce titre, assez irrésistible.

« Ne lâchons pas la main du gamin en nous », nous exhorte Gotainer, cet hurluberlu qui – en bon disciple de Marcel Gotlib –  m’a fait retrouver mes dix ans le temps d’un spectacle. Qu’il en soit ici remercié !

Jusqu’au 31 décembre 2022
au Lucernaire, Paris
De et avec Richard Gotainer
Avec la complicité de Brice Delage
Durée 1h15
de 10€ à 28€

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