Musique, Pop

Eighties forever : Simple Minds, A-ha, The Cult

En ce moment débute au musée des arts décoratifs de Paris, une exposition sur les années 80 et leurs délicieuses inventions comme le brushing surélevé et les épaulettes XXL. A la télévision, Stranger Things pille allégrement les trésors d’horreur de cette décennie. Cette semaine, trois disques renvoient directement à cette étrange période, entre expérimentations et mauvais goût. Trois vestiges subsistent et font encore des promesses.


On commencera par Direction of the heart, de ces vieux briscards de Simple Minds. Il est loin le temps de Breakfast Club mais ils tiennent le coup et ont cette capacité incroyable de ne pas dévier de ce qu’ils savent faire.

De la grosse pop pour RTL2 ou Chérie FM. Du line up original, il n’y a que Jim Kerr et Charlie Burchill. Le premier s’imagine toujours dans les stades du Monde entier et le second continue de faire glisser ses doigts sur sa guitare comme s’il s’agissait du Surfeur d’Argent.

Autour, il y a du synthétiseur caressant et une rythmique plus que classique. Est-ce ennuyeux? Pas du tout. Avec leurs déboires et leur honnêteté, Simple Minds est inattaquable sur sa conviction. Il a une formule. Elle fonctionne. Elle est appliquée. Ce n’est pas fou fou mais le titre de l’album souligne bien ce qu’il y a derrière: direction of the heart. Après des années d’existence, Simple Minds ne semble pas manquer de convictions… à défaut d’idées, c’est déjà beaucoup.

Autre symbole des années 80, heures heureuses du vidéo clip sur MTV, A-ha sort un nouvel album. Victime de leur incroyable clip du morceau Take on Me, le groupe norvégien a vraiment connu un destin compliqué par la suite. Et pourtant, le trio est toujours là.

Pour le trouver en 2022, il faut aller le chercher vers le Pôle Nord. C’est tout à coté du cercle polaire qu’ils ont enregistré ce onzième album avec un orchestre symphonique pour se réchauffer. Et ils nous préparent pour Noël : ils nous offrent presque de nouvelles chansons à écouter en période de fête ou de digestions de foie gras.

Attention ce n’est pas une critique. True North est plutôt une revanche sur les titres que l’on nous rabâche en fin d’année. Ici, c’est du tout nouveau et du tout beau. On oublie rapidement qu’il s’agit de A-ha groupe à minettes des eighties. Les titres sont complexes et d’un lyrisme assez impressionnant.

Ce n’est pas du Bjork, mais sur leurs terres natales, le trio est assez aventureux. Coldplay et Keane devraient y jeter une oreille. Car le groupe a une élégance pleine de fraîcheur malgré l’emphase d’un orchestre imposant. Il y a du hautbois, des violons, du synthé, une voix étrange et on n’étouffe même pas. Sur un équilibre, le groupe se rappelle vraiment à notre bon souvenir et propose autre chose…


Proposer autre chose, c’est ce qu’a fait constamment The Cult, groupe anglais qui a rêvé très fort d’Amérique. Mené par Ian Asturby et Billy Duffy, le groupe est passé en quarante ans de la New wave au rock sauvage puis a commencé à mixer les deux pour un résultat jamais fade.

Ce qui continue avec ce Under the Midnight Sun, court album où le chanteur creuse encore des paroles mystiques mais surtout complète absolument l’incroyable guitariste qu’est Billy Duffy. Les héros de la guitare ont la dent dure: Duffy triture sa guitare pour en tirer des riffs rugueux sans être tapageurs. Son style a du corps et cela s’entend encore sur ces huit nouveaux titres.

Le duo ne glisse pas dans le psychédélisme californien mais continue de hanter un rock sombre mais énergique. On est très loin de Nick Cave non plus mais leur rock ne laisse pas indifférent. Pour l’occasion, ils sont allés chercher leur vieux synthé pour se glisser dans leur symphonie rock et ténébreuse. Ce n’est pas une mauvaise idée.

Le duo continue son voyage vers la face cachée du rock. Ils ne dévient pas de leurs envies. A leur âge, on ne va pas les changer. Et c’est tant mieux. Bon, je vous laisse tout ça m’a donné envie d’aller au Musée des Arts décoratifs et peut-être me regarder la trilogie de Retour vers le futur…

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