Art-scène, Théâtre

Big mother, Mélody Mourey, Béliers Parisien

Alors qu’un scandale sexuel impliquant un candidat à la présidentielle éclabousse la maison blanche, on suit les journalistes traquer la vérité avec méticulosité.


Journalistes d’investigation d’un grand titre de presse américain, le New York Investigation, Julia, Owen, Kate et Alex nous plongent au cœur d’une enquête à rebondissements. Alors qu’un scandale sexuel impliquant un candidat à la présidentielle éclabousse la maison blanche, on les suit traquer la vérité avec méticulosité. La petite équipe de rédaction lève alors le voile sur un programme de manipulation de masse d’une ampleur inédite.

Dans la veine du film Spotlight révélant les vices des personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, la pièce révèle l’emprise des fake news et de tout ce qui prend sournoisement le contrôle de nos vies. Sur scène, six comédiens incarnent l’ensemble des personnages de cette histoire en jouant, dansant, chantant, se défiant. Mention spéciale à Karina Marimon en mama juive et secrétaire amante désopilante.

J’avais une grande impatience de découvrir cette troisième pièce de Mélody Mourey après Les crapauds fous et la Course des géants, mes coups de cœur des dernières saisons théâtrales. J’ai retrouvé ses ingrédients savamment dosés : l’évènement historique romancé, la petite histoire imbriquée dans la grande, la sphère publique dans la sphère privée, la mise en scène rythmée et numérique digne d’un film au cinéma, dès son générique de début très réussi.

Mais j’ai cette fois regretté le rythme un peu trop haletant du format thriller transposé sur les planches, le débit de parole trop rapide des comédiens, le téléphone qui vibre constamment, ne nous permettant pas de couper avec le stress de nos réalités quotidiennes.

Ceci dit, la pièce a le grand mérite de poser des questions de fond sur la loyauté, l’utilité des médias pour changer le monde, la manipulation de masse et cette vertigineuse menace du détournement de nos données personnelles. Les personnages féminins sont forts, courageux, déterminés. Et on en sort comme avertis et vigilants sur les risques actuels pour nos démocraties et nos libertés chéries. A voir !

A partir du 7 février 2023
Du mardi au samedi à 21h00 matinée dimanche à 15h00
Théâtre des Béliers Parisiens
Avec Patrick Blandin, Pierre-Yves Bon, Ariane Brousse, Guillaume Ducreux, Marine Llado et Karina Marimon



 

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