Cinéma

Beast, Baltasar Kormakur, Universal Pictures

Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir... mais ce n'était pas le bon lion. Il en reste un, féroce et énervé. C'est le sujet simple et efficace de cette série B presque old school.

Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir… mais ce n’était pas le bon lion. Il en reste un, féroce et énervé. C’est le sujet simple et efficace de cette série B presque old school.

Car, alléluia, le film ne dépasse pas l’heure et demi. Pas de fioriture. Pas de gros effets avec des explosions ou des extravagances dans le scénario. Rien, juste un combat entre Idris Elba et un gros lion. Du survival. Presque à l’ancienne.

Le scénario pose ses personnages puis les jette dans la gueule du loup (sic)! Donc, le massif acteur anglais est le père endeuillé de deux jeunes filles. Ils retrouvent ensemble un ami au fin fond de l’Afrique pour un safari poussiéreux mais salvateur.

Ils voient de belles girafes qui s’enlacent. Ils font de belles photos. Ils dénoncent les braconniers. Tout est beau et sage puis un lion, endeuillé lui aussi, pète les plombs et harcèle les touristes.

A la fin, la famille sera consolée et le père retrouvera sa place dans le cœur de ses filles. Mais on aura avant eu droit à ce que l’on voulait voir: un affrontement entre l’homme et la nature. Man Vs Wild.

Baltasar Kormakur se colle à l’exercice et c’est bien lui qui rend le film très plaisant. Réalisateur islandais, yes man pour Hollywood de temps à autre, il pourrait être perçu comme un descendant du dégénéré Michael Bay, roi de la bouillie filmique (Bad Boys, Transformers, The Island).

Mais la rapidité d’exécution de Kormakur a laissé la place à un technicien aimant aussi la forme. Son obsession de la fluidité donne du sens à ses mises en scène.

De plus, comme dans tous ses films (dont l’impressionnant Everest), le cinéaste semble obsédé par le décor et l’espace, préférant une caméra qui se glisse dans les pas du personnage pour nous faire sentir son rapport au danger et la menace. Il y a quelque chose de très organique et présent dans sa réalisation. On ressent la poussière, la chaleur et la violence de la situation.

Beast n’est pas le chef d’œuvre sur la menace animale (toujours revoir les Dents de la Mer) mais c’est un film sacrément bien fichu et qui ne va jamais au-delà de son concept!

Welcome to the jungle!

Sortie le 24 août 2022
Universal – 1h30


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