Cinéma

Barbie, Greta Gerwig, Warners Bros.

L'objectif réel du film est confessé dans une réplique : "Il faut sauver Barbie" !

Deux heures de pub pour Barbie, c’est loooooong…

Appâté par une bande-annonce habile et un succès populaire notable (près de 4 millions de spectateurs en 3 semaines, quand-même !), je me suis laissé tenté par le Barbie de Greta Gerwig.

A BarbieLand, Barbie Stéréotypée vit entourée de ses copines Barbie et de ses admirateurs mâles, les Ken, dont l’unique ambition est de lui plaire. Vivre à BarbieLand, c’est comme vivre dans une comédie musicale rose bonbon inspirée du Jour de la Marmotte, mais en plastique. Tout le monde s’amuse bien jusqu’à ce que la plus belle des Barbie s’interroge sur le sens de la vie. Alors soudain le disque déraille, et notre Barbie stéréotypée doit se rendre dans le Monde Réel pour tenter de rétablir l’équilibre dans le sien.

Grâce à son talent d’actrice, Margot Robbie – qui est l’incarnation même de Barbie – rend ce film à peu près regardable. Ryan Gosling a, quant à lui, bien travaillé les pectoraux afin de ressembler à Ken, l’homme plastiquement parfait. Malheureusement, la préparation physique ne suffit pas à faire de lui un bon comédien. Car avec son expression figée, la star est définitivement un mauvais acteur, un de ces types à la Tom Cruise obligé de cacher son visage dans ses mains pour camoufler son incapacité à jouer.

Si le premier quart d’heure est assez réussi, la suite est poussive et ennuyeuse. Car peut-on parler de film quand il s’agit en réalité d’une longue page de réclame? Si l’on ne compte plus les placements de produits (Birkenstock, Converse, Yamaha, Chevrolet etc.) dans ce film qui est avant tout une publicité pour Barbie, orchestrée par le fabricant de la poupée lui-même. Ce très long métrage (durée 1h55, ressenti 4h00) est, en effet, une production Mattel ! Je m’étonne d’ailleurs que les foules se laissent prendre par ce bonbon acidulé et surtout très marketé.

L’objectif réel du film est confessé dans une réplique : « Il faut sauver Barbie » !

Si la Blonde à la taille de guêpe a pu être critiquée, c’est par des esprits chagrins et de façon outrancière (qui vont jusqu’à la traiter de « fasciste », rendez-vous compte !). C’est tellement terriblement injuste que la pauvre en pleure à chaudes larmes. Séquence émotion.
Car Barbie est « juste une poupée qui représente une femme » et qui montre aux petites filles qu’elles peuvent tout faire. Barbie, un outil féministe d’émancipation, donc.

En faisant le procès des ses détracteurs et en faisant mine de déconstruire Barbie, le film se livre en réalité à une totale réhabilitation de la poupée à la taille de guêpe et aux gros seins. Un peu d’autodérision et hop, on pardonne tout à Mattel ! Vous l’aurez compris, il s’agit finalement de vous donner envie, au XXième siècle, d’acheter une Barbie à votre fille, sans culpabiliser. Au passage, on va également vous refourguer un Ken qui n’est pas aussi inutile qu’il y parait. Et en plus il est revenu (bien vite) du patriarcat.

On peut y voir du second degré, moi je n’y vois qu’un cynisme consommé (et consumériste).

Le 19 juillet 2023
1h 55min
Mattel Productions / Warner Bros

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