Cinéma, INEDIT

Velvet buzzsaw

L’équipe de Nightcall se réunit à nouveau pour croquer les moeurs contemporaines. Plus décousu, Velvet Buzzsaw décoit.

Pourtant on retrouve bien tout le savoir faire de Dan Gilroy, scénariste discret mais friand de la bonne grosse série B (il a pondu le script de Kong: skull island tout de même). Des années d’écriture qui le pousse à la réalisation. NightCall restera comme l’un des polars de ce début de siècle.

Dans Velvet Buzzsaw, il y a donc cette écriture cynique et cette façon très clinique de suivre des personnages plus ou moins agaçants. NighCall est un thriller sombre et désenchanté: ce nouveau film est encore un triste constat sur quelques pantins attirés par l’argent et le pouvoir. Ils pervertissent à leur manière l’art et son marché. Une malediction va s’abattre sur eux…

Le portrait commence donc comme un film de Robert Altman, référence de plus en plus évidente en ce moment dans les productions américaines. Une multitude de personnages pour une multitude de défauts. John Malkovich et Jake Gyllenhaal donnent la main à Toni Colette et René Russo (l’épouse du réalisateur) pour une farandole de crétins bavards et prétentieux.

Ils sont doués pour ça et la farce est efficace. Mais trop grossière de la part d’un type qui a fait NightCall, beaucoup plus nuancé et plus efficace. A trop critiquer la superficialité, à la scruter, Dan Gilroy oublie trop souvent le thriller et l’aspect horrifique de son film. Le film continue l’étude du cinéaste d’un Los Angeles en trompe l’oeil. C’est ce qu’il y a de mieux. Pour le reste, on reste sur notre faim. Le monde de l’art en prend plein la tronche; nous on aurait aimé en prendre plein les mirettes!

Avec Jake Gyllenhaal, René Russo, Zawe Ashton et John Malkovich – Netflix – 2018

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