Cinéma

Simetierre

Stephen King et le cinéma c’est une longue histoire d’amour… pour le meilleur et souvent pour le pire.

Quelques chefs d’oeuvre: Carrie, Shining, Les Evadés ou The Mist. Sinon pas mal de séries B ou carrément Z avec en référence ultime (et sympathique), Maximum Overdrive, unique tentative de l’écrivain, de réalisation. Depuis le milieu des années 70, Stephen King a marqué la production horrifique américaine.

Là dessus on est tous d’accord. Depuis le succès de Ca, l’année dernière, ce les remakes des premières adaptations qui reviennent (vous suivez). Cette fois ci il s’agit du saisissant Simetierre de connaitre une nouvelle version.

Le bouquin était terrifiant. Le film avait des défauts mais avait su mettre sur pied une ambiance glauque. Le remake de Kevin Kolch et Dennis Wydmier relève plus de la bonne blague!

On tente de rentabiliser le nom et la notoriété du premier film pour servir un petit spectacle d’épouvante qui aurait évidemment mérité beaucoup mieux. Cela dit, Simetierre a le très grand mérite de poser des questions qui font mal comme la perte d’un enfant, pierre angulaire de cette descente aux enfers pour un petit couple bien sous tout rapport.

Le meilleur du récit, c’est bel et bien cette lente décomposition de l’idéal familial. Le papa travaille. Maman s’occupe de la maison. Les enfants jouent dans le jardin. Mais la mort rode tout autour avant de pénétrer la sacro sainte famille.

Le discours subversif subsiste à la sage réalisation et à l’interprétation un peu trop polie. Autrement on se dit qu’en 1989, Mary Lambert allait bien plus loin dans l’horreur et osait un peu plus.

Si les obsessions de King restent là, elles ne sont pas mises en valeur par un spectacle qui éviterait de trop contrarier le spectateur. On a l’impression que les auteurs ne veulent pas trop s’encombrer de psychologie pour aller à l’essentiel. Mais ils se trompent. Attachants malgré tout, les personnages sont schématisés. Les raccourcis sont voyants. L’émotion ne passe pas. Et ne justifie pas la partie fantastique, troublante aussi. Un comble pour un film d’horreur!

Avec Jason Clarke, Amy Seimetz, Jeté Laurence et John Lightow – Paramount – 10 avril 2019 – 1h38

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