Cinéma

Moonfall, Roland Emmerich


Uncharted fait un carton au box office et c’est un mauvais film. Moonfall ne fait pas recette alors qu’il s’agit d’un scintillant nanar.

La grosse différence entre les deux blockbusters, c’est sûrement l’envie. Et s’il y a bien un type dont on ne doute pas de la volonté et de l’énergie, c’est bien le sympathique Roland Emmerich, champion des destructions massives et des films catastrophes ou catastrophiques. C’est selon votre humeur.

Il a donc détruit la planète plusieurs fois. Dans Independance Day, ce sont des extraterrestres belliqueux qui voulaient nous réduire en cendres. Dans Le Jour d’Après, le cinéaste allemand gelait la Terre. Dans 2012, il passait la population mondiale au milk shake.

Et le type n’a peur de rien. Il a fait un film d’aventures préhistoriques ou une œuvre sur Shakespeare. Tout ça avec la délicatesse d’une serveuse bourrée à la fête de la bière de Munich.

Pour cet élan constant, il est difficile de totalement détester ce héros des années 90 qui continue, coûte que coûte, à défendre un cinéma popcorn, décérébré mais passionné. Ce que confirme Moonfall, son film le plus dingue et proche du grand nulle-part, le nawak le plus fou, le vide intersidéral mais qui reste malgré tout fascinant.

On a souvent dit que son cinéma était con comme la Lune et cela lui a donné la brillante idée de Moonfall. Le satellite quitte son orbite et fonce droit sur la Terre. Le réalisateur peut assouvir ses fantasmes : un raz de marée mondial, des trous gravitationnels et des villes qui explosent littéralement. On peut donc voir tout (et surtout n’importe quoi !) dans Moonfall. Comme dans tout bon film de Roland Emmerich.

Mais le gars n’est pas en manque d’idées saugrenues et décide que la lune est artificielle et cache bien des secrets. Un astronaute sur le retour, une pilote aguerrie de la Nasa et un mega structuriste (bah oui ça existe) vont tout faire pour sauver le Monde avec des vannes pourries mais assumées et des kilomètres de textes qui ressemblent à du gloubiboulga. 

Les films d’Emmerich sont souvent de grandes comédies qui s’ignorent. Il faut donc être armé d’un solide second degré pour suivre ce film catastrophe qui gravite aussi autour de la science-fiction. Les effets sont très numériques. La direction d’acteurs est totalement approximative.

Le choix même des acteurs soulève des questions. Mais il faut le dire, c’est fait avec une croyance en la fiction qui défie le bon goût avec une espèce de bonne humeur qui transparaît.

Le seul adjectif qui aille bien à Moonfall, c’est réellement “lunaire”. 

Février 2022

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