Musique, Pop

Microshift

Ce disque nous fait regretter le Brexit. Terre de musique, l’Angleterre a de nouveau un petit groupe qui semble tout comprendre à la pop… des années 80!

Ils viennent de Leeds et Halifax. Ils ont une fois encore des bouilles de poupons biberonnés à Bowie et compagnie. Ils se déguisent en hipsters mais l’habit ne fait pas le moine. Cependant le quintet ressemble en fait à une compagnie de geeks, fans de vieux ordinateurs et de consoles vintage.

La base rock, elle existe. Mais depuis deux albums, Hookworms aime bien la cacher sous un magma de gadgets des années 80 comme les synthétiseurs, les boites à rythme ou les petits samples discrets mais du plus bel effet. Ils bidouillent sérieusement et le début de Microshift affiche cette passion pour le vieillot, qui est décidément à la mode.

Heureusement, en bon groupe britannique, Hookworms a une facheuse tendance à respecter la mélodie, l’harmonie et les structures pop. Ils ne font pas de la new ou cold wave. Les musiciens assument leur passion et s’éclate sur des morceaux habilement montés.

Vous entendrez donc d’abord des trucs qui rappellent un peu Kraftwerk et puis petit à petit, vous allez découvrir des chansons subtiles et envoutantes. Les sons électroniques soutiennent finalement la voix forte et prenante tandis que les guitares défendent une partition beaucoup plus classiques.

Le mélange est jubilatoire. Chaque titre explose comme un bouchon de champagne. Le minimalisme n’est qu’apparent. Le coté avant gardiste que suppose la très belle pochette orange, n’a aucun souci à se méler à des idées populaires, qui pourraient presque plaire aux Gallagher.

Mais ce troisième opus est un incroyable voyage sonore, hypnotique, qui propose un tea time entre les Talking Heads et Dinosaur Jr. C’est agressif mais d’une douceur suprenante. C’est palpitant malgré les effets synthétiques. C’est un disque fait avec les tripes. Il y a du coeur dans chaque note. Difficile de ne pas craquer pour le groupe anglais du mois de février. En attendant la prochaine pépite!

Domino – 2018

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