Cinéma

Les crevettes pailletées

Pédales douces et aquatiques, voilà le programme de cette comédie jamais réussi mais très attachante.

C’est un film plein de défauts. On ne va pas les énumérer parce que bizaremment, il s’agit là d’une comédie française que l’on n’a pas détesté malgré ses raccourcis paresseux, sa mise en scène de téléfilm et son humour de bas du front.

Pourtant, à plusieurs moments, les Crevettes Pailletées commencent à sentir mauvais. Les auteurs réalisent un film à vue. On n’est pas loin de l’amateurisme mais les gars ont une vision et pas seulement dans les chorégraphies dans l’eau!

Le film s’inspire donc d’une histoire vraie, celle d’une équipe gay de Water Polo. Parce qu’il a éructé une belle insulte homophoble, le vice champion Matthias le Goff doit entrainer « une bande de tapettes » qui a une notion assez vague de l’effort collectif si ce n’est dans la blague potache. Pourtant le professionnel doit entrainer Les Crevettes Pailletées pour les prochains Gay Games en Croatie.

D’un coté, un beauf égoïste et de l’autre, une belle brochette d’homos tous stéréotypés. Il y a tout ce qu’il faut pour que l’on s’agace. Et bien non! La charme agit malgré les maladresses et les clichés. Les comédiens se donnent à fond. Le coté road movie tient ses promesses même si ce n’est pas d’une originalité folle!

De Paris à la Croatie, tout le monde va faire son petit chemin vers une certaine forme de tolérance et de liberté. C’est très joli, un peu attendu mais le film tient bien sa fonction de comédie tendre et volontaire. Il n’y a rien de démonstratif. Ce n’est pas le film champion de la nuance. Loin de là. Mais on comprend et apprécie bien l’amitié et la gaillardise des personnages qui deviennent rapidement attachant.

L’aspect manifeste et l’engagement des auteurs ne plombent pas le film qui ose même un final assez déroutant puis hilarant. Dans la morne plaine de la comédie française, cette comédie a du caractére. Juste pour cela, Les crevettes Pailletées devient un plat presque gourmet.

Avec Alban Renoir, Nicolas Gob, David Baiot et Michael Abiteboul – Universal – 08 mai 2019 – 1h40

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