Art-scène, Théâtre

L’Antichambre, J.C. Brisville, Tristan Le Doze, Théâtre Le Ranelagh

Quel homme incroyable que Jean-Claude Brisville, hélas peu connu du grand public. Écrivain, dramaturge, il a obtenu le Grand Prix du théâtre de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Scénariste de Beaumarchais, l’insolent, c’est surtout Le Souper en 1991 qui l’a fait connaitre. Peu de temps après, il a créé L’Antichambre, que Tristan Le Doze vient de mettre en scène dans le joli théâtre du Ranelagh.

Nous sommes en 1750, plus de vingt ans après la fin de la Régence. Marie du Deffand a été ce qu’on nommait une « salonnière ». Nombreuses à l’époque, riches et cultivées, elles accueillaient lors de leur « jour » savants et écrivains. Pendant la Régence (1715-1723), son amant le président Hénault s’est servi de ses relations pour la faire connaître. Mais hélas, le temps a passé et Marie du Deffand devient aveugle et a besoin d’une lectrice. Son choix se porte sur Julie de Lespinasse, la fille illégitime de son frère. Mais elle a deux requêtes : Julie ne rentrera pas au couvent et ne dévoilera jamais son identité. Mais les choses ne se dérouleront pas comme elles devraient…

Trois personnes sur scène. Deux être assis qui ont beaucoup vécu. Un homme. A sa droite, une femme. Dignes dans leurs fauteuils, dans cette pièce à la lumière diffuse, les bougies, les ombres, ils semblent dépenser leur dernière énergie à préserver ce qui fut eux. Mais ils parviennent encore à rester drôles, surtout le président Hénault, (talentueux Rémy Jouvin), qui arrive, malgré son dos courbé et ses jambes hésitantes, à camper encore la vie. Il reste cependant trop souvent statique. Et ne parlons pas de sa partenaire.

Soudain, à droite de la femme arrive une jeune fille si grande si vivante, qui danse, bouge et chante. C’est la lectrice. Personne ne l’a reconnue,  mais la bâtarde est flamboyante et sa jeunesse insouciante. La haine que Marie du Deffand  exprime à son égard va crescendo. Surtout que la jeune fille essaie d’émoustiller l’ancien amant de sa « tante ». Mais on n’y croit pas une seconde. La comédienne, bien que jolie, n’a pas la sensualité adéquate. Cette scène, comme d’autres, reflète une direction d’acteurs parfois poussive. Ils font ce qu’ils peuvent et ne s’en sortent pas mal. 

Jusqu’au 14 janvier 2024
Théâtre Le Ranelagh, Paris XVIème
Les jeudis, vendredis et samedis à 19 H
Et les dimanches à 15 H

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