Musique, Pop

L.S.T

Pour les vacances, on visite le Monde en musique avec quelques disques à mettre dans les bagages. Aujourd’hui le Japon. Refrains pour supermarché. Gamines en jupes. Musicalité minimaliste. On réduit la pop japonaise à quelques clichés peu glorieux. Heureusement, voici une exception qui ne confirme pas du tout la règle.

Jeune musicien de Tokyo, Shugo Tokumaru chante en japonais. Il susurre plus qu’il ne s’égosille. La voix est douce et lointaine. Malgré une langue peu habituelle dans nos oreilles, la voix rappelle les héros de la folk américaine comme Sufjan Stevens.

C’est une qualité car l’univers du japonais nous apparaît tout de suite plus accessible. Vieux de deux ans (un nouvel album, « Exit », vient de sortir), le disque trouve un étrange écho avec les succès de cette année : Vampire Week-end ou Foals.

Shugo Tokumaru semble aussi plus intéressé par la musique que par les paroles. Il sait jouer de tous les instruments. Il a la réputation d’en inventer et d’utiliser des jouets. Il touche un peu à l’électronique et l’album « L.S.T » possède cette modernité dans la production que l’on retrouve chez les héros spécialistes du bidouillage acrobatique.

Les chansons de Tokumaru sont souvent courtes, espiègles et s’inscrivent dans un univers quasi enfantin. Mais c’est loin d’être simpliste. Les sonorités sont agréables, parfois exotiques mais parfaitement pop. Il emprunte à l’ambient de Brian Eno. Bien entendu, l’origine japonaise éveille la curiosité mais en deux ou trois chansons (spécialement Mushina), le musicien nous embarque vers des destinations surprenantes et introspectives.

Même si les chansons viennent de l’autre bout de la planète, on se sent proche de cet album étrange, bricolé et tendre. On voyage et on n’en attendait pas tant !

Lil chief records – 2006

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