Cinéma

Dernier train pour Busan

Les blockbusters de l’été vous désespèrent un peu. Tournez vous vers cette série B nerveuse qui nous réconcilie avec les zombies, la baston et le train. Pas mal du tout comme exploit!

Faisons un petit bilan de l’invasion des morts vivants sur tous les médias. Dans les jeux vidéo, ils sont trop nombreux. A la télévision, ils assurent le minimum cannibal sauf dans la série phare The Walking Dead. Dans les salles de cinéma, ils sont de moins en moins présents: on les trouve plus souvent des direct-to-video complètement fauchés et de plus en plus ridicules.

C’est donc une très bonne surprise de les retrouver en grande forme dans Dernier Train pour Busan, nouvelle série B sud-coréenne qui prouve que là bas, on fait son boulot avec passion. Le réalisateur fait mieux en quelques plans, que le blockbuster très contestable avec Brad Pitt, World War Z.

Les zombies (ou plutôt infectés) ont eux aussi une facilité à courir comme Usain Bolt. Ils sont aussi numériques pour faire nombre ou des cascades impressionnantes. Ils ne font pas vraiment peur non plus. Pourtant le réalisateur Sang-Ho Yeon embrasse sans ménagement son concept. Un train. Une invasion de zombies. Et puis des survivants pour quasiment se bouffer entre eux!

Parce qu’il décrit parfaitement ses personnages, son film échappe à son amusante idée (bloqués dans un train avec des zombies…tiens la ligne 13) pour nous choper émotionnellement et finir sur un poignant final assez loin des conventions et des facilités qui peuplent le cinéma « de divertissement » en Occident.

Le film n’est pas gore mais il refuse de brosser le spectateur dans le sens du poil. Venu de l’animation, Sang-Ho Yeon a le sens du cadre, ruse avec son espace restreint et abuse de la bonne petite idée qui va faire la différence. Il retrouve même le sarcasme social d’un Romero. Il maîtrise l’émotion, l’humour, la violence et l’action. S’il y a des défauts, ils sont tous excusés par l’énergie de la fiction, bluffante et irrésistible.

Le résultat est jouissif. C’est du vrai cinéma du samedi soir. C’est fun mais pas que. On sort même de là un peu moins stupide. On aurait même l’impression d’avoir réfléchi. On savez que les zombies étaient stimulés par le cerveau, mais la grande astuce de Dernier Train pour Busan c’est qu’il s’adresse à nos neurones. Une nuance qui fait toute la différence!

Avec Gong Yoo, Kim Soo-Ahn, Yu-mi Jeong et Dong-seok Ma – ARP – 17 aout 2016 – 1h55

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