Art-scène, Jeune public, Théâtre

Algorithme, Emilie Génaédig, François Bourcier, Funambule Montmartre

Une pièce tout public, qui s’intéresse aux algorithmes qui dictent nos choix au risque de nous enfermer parfois dans une solitude connectée toute contemporaine.


Une pièce tout public, qui s’intéresse aux algorithmes qui dictent nos choix au risque de nous enfermer parfois dans une solitude connectée toute contemporaine.

De retour au Théâtre le Funambule, au pied de la butte Montmartre, nous (Merlin, 11 ans, et moi) retrouvons la pétillante et athlétique Barbara Lambert, de nouveau seule en scène. La dernière fois, c’était pour Loomie et les robots, où Barbara interprétait une jeune fille élevée dans un bunker par des intelligences artificielles.

Dans la pièce ALGORITHME, l’héroïne n’est plus une ado mais une jeune adulte, exemple de la « trentaine épanouie ». Max (c’est son nom) enchaîne les boulots alimentaires pour vivre sa passion de la danse. Son temps libre, elle le passe devant les écrans, en rencontres virtuelles, jeux, divertissements, chat sur les réseaux… Jusqu’au jour où ces fameux écrans dressent une véritable forteresse infranchissable autour de son lit.

Par quelle(s) force(s) s’est-elle laissée prendre au piège

Si c’était un cauchemar, elle pourrait vite s’en libérer. Elle devra d’abord perdre tout espoir avant de peut-être trouver une issue. Dans sa descente aux enfers, Max échange avec son système d’exploitation personnalisé, dénommé Léo. C’est au cours de cet échange que Max pense son statut d’humain et regagne sa liberté.

Le texte d’Emilie Génaédig est bien pensé et bien écrit, il offre une belle partition à Barbara Lambert, qui passe du rire aux larmes, danse, saute et se recroqueville dans le seul espace du lit.

Les dialogues sont inspirés de véritables réparties d’intelligences artificielles. C’est une nouvelle illustration des rapports homme-machine, déjà interrogés dans le génial film de Spike Jonze Her (une love-story entre un homme et un système d’exploitation).

Ce texte nous interroge sur notre rapport aux machines et en particulier sur le pouvoir que nous accordons à d’autres dans nos vies. Nous donnons délibérément à des algorithmes une place parfois primordiale, un certain pouvoir, alors que nous savons, comme de nombreuses enquêtes l’ont démontré*, que les algorithmes complexes, au fil de leur développement, échappent à leurs créateurs !

Cependant, le texte sait aussi souligner l’impact positif des technologies de l’information dans nos vies.

Ce n’est pas du tout un texte à charge contre les réseaux sociaux, au contraire. Peut-être qu’il appelle tout simplement à prendre de la distance, à faire un pas de côté, à adopter le recul nécessaire pour demeurer conscients de notre rôle dans l’évolution de la société.

Merlin témoigne que ce texte s’adresse à tout public ! Il a particulièrement apprécié l’ambiance musicale du spectacle et l’énergie de son interprète. Et évidemment, à peine sortis du Funambule, nous avons interpellé l’assistant personnel de mon téléphone, dans l’espoir d’une conversation passionnante. Peine perdue…

* https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/10/26/comment-l-algorithme-de-facebook-echappe-au-controle-de-ses-createurs_6099888_4408996.html

A partir du 12 septembre 2022
Au Funambule Montmartre, 53 rue des Saules, 75018
les lundis et mercredis soirs

Réservations au : 01 42 23 88 83
Par la compagnie Les 7 Fromentins
Interprétation : Barbara Lambert

texte : Emilie Génaédig

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