Cinéma

A star is born

Remake du grand classique hollywoodien, le premier film réalisé par Bradley Cooper se décompose au fil des notes et des minutes. Reste à la fin un mélodrame super kitsch.

Pourtant cela démarre bien. Le comédien qui s’essaie ici à la réalisation, s’est fait une tête de rockeur bien ricain. Il a un bel accent. Et ses yeux bleus sont magnifiques au milieu d’un visage figé par la douleur, l’alcool et le succès. Franchement, Bradley Cooper s’en sort. Il a en plus la bonne idée de prendre comme frère dans le film, Sam Elliott, autre vision légendaire d’un cowboy moderne. Ils en font trop mais c’est bien fait. Rien à dire.

On est aussi convaincu par Lady Gaga, qui loin de son manège coloré, est convaincante en working class hero. Elle interprète avec conviction une jeune fille aveuglée par la gloire et l’industrie. D’ailleurs la direction d’acteurs est juste. Les personnages sont touchants en quelques plans. Cooper filmerait une humanité qui souffre, malgré les paillettes, les concerts et les fans.

Le film pourrait être une observation précise de l’aliénation au succès mais Cooper se fait avoir par son scénario, totalement ridicule dans une deuxième partie. On peut accepter l’aspect « bigger than life » et les effets « too much » de la star et sa protégée mais le film se perd dans le grotesque dramatique et les effets les plus ringards.

Cooper, plutôt intelligent dans sa mise en scène, assumant les contradictions de ses héros, étudiant les mythes du show business, se vautre lentement dans un mélo impossible à accepter à notre époque. En plus, entre country  braillarde et pop radio, on faisait déjà des efforts: au bout d’un moment on craque totalement.

Avec Lady Gaga, Bradley Cooper, Sam Elliott et Andrew Dice Clay – Warner Bros – 3 octobre 2018 – 2h15

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