Cinéma

Jurassic World : Renaissance, Gareth Edwards, Universal



Quel est le repas préféré des dinosaures? Le scénariste bien entendu.

Le précédent volet conclut de la pire des manières la saga initiée en 1993 par Steven Spielberg : un gros patchwork informe avec le scénario le plus crétin de toute la série. Un astéroïde avait détruit tout bon sens dans ce film totalement improbable.

Cette fois-ci, Universal est allé chercher le scénariste des deux premiers films pour voir s’il pouvait encore avoir de la vie dans cette série aux dents longues mais aux idées assez courtes.

Pour se donner toutes les chances, le studio a choisi Gareth Edwards pour réaliser le nouvel épisode. Depuis son premier film, Monsters, il tente de trouver de l’émotion dans des histoires incroyables, peuplées de créatures inquiétantes et merveilleuses. Le réalisateur s’offre au système hollywoodien mais ne se laisse pas faire.

Si son Godzilla fut décevant, Rogue One, une aventure Star Wars était une bonne surprise ainsi que son film personnel de SF, The Creator. Dans l’emphase, il aime instaurer de la compassion, des moments arrêtés et de l’humanité. Ce cinéaste est un contemplatif qui se retrouve aux commandes de gros films d’action.

Dans ce nouveau Jurassic World, on a l’impression de suivre une version dinosaures de Monsters, le premier film de Edwards. Héros isolés. Environnement peu enclin à accueillir des hommes. Monstres plus ambigus qu’il n’y parait. Edwards arrive à amener le film vers son univers étrangement feutré, fait de personnages qui tentent d’échapper aux dinos mais aussi aux conventions. On s’étonne de la tendresse de la mise en scène pour les personnages centraux. Edwards leur souhaite un meilleur sort que de simples stéréotypes réutilisables.

Scarlett Johanssen semble bien s’amuser mais le reste du casting est aussi attachant malgré le très voyant carnet des charges du studio : avide capitaliste, famille malmenée mais famille tout de même, soldat qui a le sens du sacrifice etc.

Oui. Une fois de plus, le scénario devient de plus en plus basique pour offrir un vrai parc d’attraction aux spectateurs qui de toute façon sont là pour voir de la grosse bestiole avec des écailles et des grandes dents. Pour cela on est bien servis. Et le film se limite à être un gros film d’aventures un peu idiot mais jamais dénué d’idées sympas. L’attaque sur l’eau a un aspect king-konguesque qui réjouit, et plus on avance dans l’île perdue, plus les dinosaures dégénèrent vers des créatures cauchemardesques jusqu’à un gros machin balèze qui aurait pu avoir sa place dans l’univers de Lovecraft.

Jurassic World est donc de nouveau un gros barnum que l’on peut visiter. 

Au cinéma le 04 juillet 2025
Avec Scarlett Johanssen, Marhershala Ali, Jonathan Bailey et Manuel Garcia Rulfo – Universal – 2h10

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